Viromanduens — Wikipédia
Viromanduens | |
Les Viromanduens sont mentionnés par César ainsi que par l'épigraphie. Ici une stèle érigée par Bienus en l'honneur de son père, le Viromanduen Gatus, sa mère et ses deux frères ; le texte est en Gaulois ; musée romain-germanique de Cologne (Allemagne); CIL 13, 8342. | |
Période | Âge du fer |
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Ethnie | Celtes |
Langue(s) | Gaulois |
Religion | Celtique |
Villes principales | Vermand Augusta Viromanduorum |
Région d'origine | Picardie (France) |
Région actuelle | France |
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Les Viromanduens ou Veromanduens, également Viromands, Viromandues ou Vermandois (en latin, Viromandui[note 1]) sont un des peuples de la Gaule Belgique demeurant dans le Vermandois auquel ils ont laissé leur nom, tout comme à la ville de Vermand dans l'Aisne ainsi qu'à Vermandovillers dans la Somme.
Sources
[modifier | modifier le code]César évoque les Viromandui à trois reprises : Bello Gallico, II, 4, 6, II, 16,2 et II, 23,4. On trouve sept mentions dans les textes antiques postérieurs :
- Viromanduos, dans la Periochia 104 tirée de Tite-Live, Ab Urbe condita ;
- Veromandui dans Pline, Histoire Naturelle, IV, 106 ;
- Ουιρομάνδυες ou Ρομάνδυες dans Ptolémée (Géographie[1], II, 9, 11) ;
- Veromandi dans Orose, VI, 7, 1 ;
- Augusta Veromanduorum dans l'Itinéraire d'Antonin, 379, 4;
- Aug. Viromuduou.[2] sur la Table de Peutinger ;
- civitas Veromand[u]orum dans la Notitia Galliarum VI, 5.
Les Viromandui ou leur chef-lieu Augusta apparaissent sur les inscriptions suivantes :
- Viromanduo = CIL XIII, 1465 (Clermont-Ferrand : citoyen ?)
- civi Viromanduo = CIL XIII, 8409, 8341 et 8342 (Cologne, Ier s.: citoyens)
- Viromand(uo) = CIL XIII, 1688 (Lyon, autel des Gaules: magistrat)
- Civit (ati) Vi(romanduorum) = CIL XIII, 3528 (Saint-Quentin, fin IIe ou plus probablement IIIe s.: magistrat)
- Avg(vstae) Viromandvorv(orum) = CIL VI, 32550 = 2822 et 32551 = 2821 (Rome, mi-IIIe s.: prétoriens)
Étymologie
[modifier | modifier le code]On reconnait dans le nom des Viromandui les termes gaulois viro et mandus. Ce dernier signifie cheval, poney, mais le premier a deux sens différents : « homme » ou « vrai »[3]. Les Viromandui sont donc soit les hommes-chevaux (les Centaures), soit les vrais-chevaux. Le premier sens semble plus vraisemblable pour le nom d'un peuple, d'autant que le thème des chevaux à tête humaine est très fréquent chez les Celtes (notamment sur les monnaies de l'ouest de la Gaule)[4], avec une référence guerrière très probable.
Territoire
[modifier | modifier le code]Les Viromandui occupaient l’est du bassin de la Somme, jusqu’à la haute vallée de l’Oise. L’évêché de Vermandois est en partie héritier de la civitas Viromanduorum et a été complètement dissocié lors de la création des départements. Son territoire coïncide en gros : dans l’Aisne, avec l’arrondissement de Saint-Quentin (sauf la plus grande partie du canton de Ribemont), plus les cantons de Chauny, Tergnier, La Fère en partie ; dans la Somme, avec l’arrondissement de Péronne (sauf une partie du canton de Bray-sur-Somme et le canton d’Albert) et une partie des cantons de Roye et Rosières-en-Santerre ; dans l’Oise, avec les cantons de Noyon, Guiscard et une partie de celui de Lassigny.
Certains auteurs ont supposé que leur territoire s'étendait à la Thiérache : cette hypothèse n'est pas démontrée[réf. souhaitée].
Histoire
[modifier | modifier le code]Les Viromandui apparaissent dans l'histoire avec la Guerre des Gaules de César et participent, en -57, à la coalition des Belges.
Ils sont ensuite mentionnés à l'occasion de la bataille de la Sabis (localisation discutée : la Sambre ou la Selle) où ils affrontent, aux côtés des Nerviens (Bavay - Hainaut) et des Atrebates (Arras - Artois), l'armée romaine. César est mis en péril par la bravoure des coalisés, mais finit par l'emporter.
Leur oppidum principal est Vermand[5] puis leur capitale durant le Haut-Empire est Augusta Viromanduorum, aujourd'hui Saint-Quentin[6]. Vermand semble redevenir leur chef-lieu au Bas-Empire[7]. Au VIe siècle, le siège épiscopal est transféré à Noyon.
César commence sa guerre des Gaules à Lyon en -57 contre les Helvètes, l'année d'après il remonte la Bourgogne et la Champagne, c'est donc en -56 ou -55 qu'il arrive sur le territoire celtique qu'il nomme Belgica et qui n'est pas un pays mais une zone ou province qui désigne le nord de la Gaule.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- les inscriptions antiques privilégient la graphie en -i- ; dans les copies de textes antiques, on peut trouver Viromandui ou Veromandui
Références
[modifier | modifier le code]- Géographie de Ptolémée, II, 9, 11, p. 107
- Fac-similé de la Table de Peutinger
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions Errance, , 440 p. (ISBN 978-2-87772-237-7), p. 214, 320.
- Jacques Lacroix, Les noms d'origine gauloise : la Gaule des combats, éditions Errance, , 240 p. (ISBN 978-2-87772-264-3), p. 188
- Jean-Luc Collart, Michèle Gaillard (collaboration), « Vermand / Augusta Viromanduorum (Aisne) », Capitales éphémères : des capitales de cités perdent leur statut dans l’Antiquité tardive. Supplément à la Revue archéologique du centre de la France, Tours, , p. 493‑496 (lire en ligne)
- Jean-Luc Collart, « Saint-Quentin », Revue archéologique de Picardie, no spécial 16, , p. 67-128 (lire en ligne)
- Jean-Luc Collart, « Le déplacement du chef lieu des Viromandui au Bas-Empire, de Saint-Quentin à Vermand », Revue archéologique de Picardie, , p. 245‑258 (lire en ligne)