Gamal Abdel Nasser (navire) — Wikipédia

Gamal Abdel Nasser
illustration de Gamal Abdel Nasser (navire)
Le futur Gamal Abdel Nasser à Saint-Nazaire en décembre 2014.

Autres noms Vladivostok
Type Bâtiment de projection et de commandement
Classe Classe Mistral
Histoire
A servi dans  Marine égyptienne
Constructeur Drapeau de la France Chantiers de l'Atlantique, Chantier naval de la Baltique
Chantier naval Chantiers de l'Atlantique
Quille posée
Lancement
Armé
Statut En service
Équipage
Équipage 160 à 177 officiers, officiers mariniers, quartiers-maîtres et matelots ; possibilité d'embarquement de 450 marins ou 250 marins plus un état-major de 200 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 199 mètres
Maître-bau 32 mètres
Tirant d'eau 6,2 mètres
Déplacement 16 500 tonnes (lège)
21 300 t (à pleine charge)
32 300 t (ballasté)
Propulsion 3 moteurs Diesel Wärtsilä 16V32 de 6,4 MW
1 moteur Diesel auxiliaire Wärtsilä 18V200 de 3,3 MW
2 pods Alstom Mermaid de 7 MW
Puissance Total 20 400 ch (15 MW)
Vitesse 18,8 nœuds
Caractéristiques commerciales
Pont 6 400 m2
Caractéristiques militaires
Électronique 2 centrales de navigation inertielle SIGMA 40
1 système de commandement SIC 21 et de gestion de combat SENIT 9
Rayon d'action 10 800 miles à 18 nœuds, 19 800 miles à 15 nœuds
Aéronefs 16 hélicoptères stockés en hangar
Carrière
Pavillon Égypte
Port d'attache Port Safaga
Indicatif L1010
MMSI 622121040
IMO 4613415

Le Gamal Abdel Nasser est un porte-hélicoptères d’assaut amphibie. C'est le quatrième bâtiment de la classe Mistral, et le premier de cette classe exporté par la France.

Prévu au départ pour la Marine russe et pour être basé à Vladivostok, il était destiné à donner, avec son navire-jumeau, le futur-Sebastopol, une réelle capacité amphibie et de commandement sur zone à la Marine russe. Après le début de la guerre russo-ukrainienne en 2014, la France décide de ne pas livrer ce navire de guerre à la Russie, ni le second prévu.

Le navire et son navire-jumeau sont alors achetés par l'Égypte. Il porte le nom du président Gamal Abdel Nasser.

Commande et construction

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Un navire initialement commandé par la Russie

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Dès octobre 2009, la Flotte maritime militaire de Russie a exprimé le besoin d'un ou deux bâtiments et de l'éventuelle construction d'autres sous transfert de technologie[1] avec livraison d'un premier bâtiment fin 2014 et d'un second fin 2015[2]. Selon Vladimir Vyssotski, le commandant en chef de la marine russe, la Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud a montré l'absence cruelle de bâtiments de type Porte-hélicoptères[3]. Le 24 décembre 2010, un communiqué commun des présidents russe et français[4] annonçait que la marine russe avait retenu le type Mistral. Deux bâtiments seront construits à Saint-Nazaire par STX France avec la participation des chantiers navals russes OSK (Chantiers de la Baltique), et éventuellement, deux autres en Russie. Finalement, le ministre de la Défense Alain Juppé signe à Saint-Nazaire le 25 janvier 2011 avec le vice-premier ministre de la fédération de Russie, Igor Setchine, une lettre d'intention portant sur la construction de quatre navires[2]. Selon l'Élysée, la construction de ces deux bâtiments représente « l'équivalent de cinq millions d'heures de travail, ou de mille personnes travaillant pendant quatre ans » pour les chantiers DCNS et STX France de Saint-Nazaire[5]. L'accord final pour la construction de deux navires pour un montant de 1,7 milliard de dollars est signé le [6]. La construction sera lancée au premier semestre 2012[7].

Le 2 décembre 2011, les Chantiers de la Baltique signent un contrat de 2,5 milliards de roubles (60,2 millions d'euros) sur la construction des coques de deux porte-hélicoptères de type Mistral[8]. La marine russe les armera avec des hélicoptères Kamov Ka-29 et Kamov Ka-52K[9]. Les deux premiers navires porteront les noms de Vladivostok et Sebastopol[10].

Le 1er février 2012, le Vladivostok est entré en cale sèche aux chantiers navals de Saint-Nazaire[10]. Les deux parties (française pour la proue et russe pour la poupe), ont été assemblées en juillet 2013 à Saint-Nazaire. Le bateau est lancé le 15 octobre 2013[réf. souhaitée].

Le 21 décembre 2012, le Vedomosti annonce que le gouvernement russe aurait renoncé à l'option sur les deux navires Mistral supplémentaires[11],[12]. Seuls les deux navires commandés initialement seront donc livrés mais, en 2013, cela n’est pas confirmé.

En mars 2014, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius annonce que la France « pourra envisager » d'annuler la vente de Mistral à la Russie, en raison de l'invasion russe de la Crimée au début de la guerre russo-ukrainienne[13], ce qui générerait, contractuellement, une compensation financière importante[14].

Le 30 juin 2014, 400 marins russes, soit deux équipages, débarquent à Saint-Nazaire pour commencer leur formation sur le premier bâtiment achevé, le Vladivostok. Ils sont arrivés à bord du navire école russe le Smolniy, qui reste amarré près du Vladivostok et sert ainsi de caserne flottante[15]. Ils repartent le 17 décembre 2014, après que la livraison eut été suspendue[16].

Le 25 novembre 2014, le président François Hollande annonce sa décision de suspendre la livraison du navire « jusqu'à nouvel ordre » considérant « que la situation actuelle dans l’est de l’Ukraine ne permet toujours pas la livraison du premier BPC » précise-t-il dans un communiqué [17].

Du matériel de haute technologie fourni par Thales, tel que des disques durs et des équipements de transmission, sont volés[18] à bord du bâtiment qui stationne à quai à Saint-Nazaire.

En août 2015, un accord met un terme à huit mois de négociations, la Russie devant recevoir, selon la presse russe, près de 1,2 milliard d'euros en dédommagement pour la non-livraison par la France des deux navires de guerre[19]. Mais les compensations exigées par les Russes au titre des frais engagés pour la formation des militaires russes, pour les travaux engagés dans le port d'attache prévu, et pour adapter les hélicoptères d'attaque KA-52, ainsi que le manque à gagner de la DCN (350 millions d'euros), le démontage des équipements électroniques russes et leur restitution, et la réadaptation des navires pour d'autres clients ferait grimper la note à 2 milliards d'euros[20].

Finalement, la France rembourse à la Russie la somme de 949 754 849 euros[21], dont 56,7 millions correspondant aux frais de formation des 400 membres d'équipage[22].

Du côté russe, alors que la non livraison était destinée à punir Vladimir Poutine pour son intervention en Ukraine, la Russie a obtenu le remboursement des sommes versées et même plus (40 milliards de roubles versées et 65 milliards récupérés du fait de la dévaluation du rouble). De plus, elle conserve 150 000 pages de documentation technique fournies au titre du transfert de technologie, permettant aux chantiers navals russes de lancer la construction de leur propre version du Mistral[20], la classe Ivan Rogov (projet 23900) dont le destin en 2024 est incertain depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Rachat égyptien

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Le Nasser encadré par la frégate multi-missions égyptienne Al-Galala (FFG 1002) et le destroyer américain Delbert D. Black(DDG 119).

Le navire et son navire-jumeau sont achetés par l'Égypte, grâce à un financement saoudien. La livraison des deux navires à l'Égypte a lieu pour l'un en juin 2016, pour l'autre en septembre 2016, après une formation en France de militaires égyptiens qui commence en février 2016[23].

Le Gamal Abdel Nasser est équipé de deux centrales de navigation inertielle SIGMA 40 créées par Sagem.

Caractéristiques

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Le navire est très proche des 3 navires français qui l'ont précédés. Cependant, des adaptations ont été apportées pour le rendre compatible avec l'emploi que devaient en faire les russes[24],[25] et qu'en feront finalement les égyptiens :

  • l'îlot ne disposera pas de passerelle de défense à vue.
  • aménagement des ascenseurs et des hangars pour l'accueil des hélicoptères Kamov : Ka-27 Helix, Ka-29TB Helix-B et Ka-52K Katran (version navalisée du Ka-52 Alligator), plus encombrants à cause de leur double rotor.
  • adaptations et renforcement pour la navigation en mers polaires :
    • augmentation de la puissance électrique pour assurer le dégivrage partiel du pont d’envol.
    • renforcement de l'isolation sous le pont d'envol[26].
    • fermeture complète de la porte arrière du radier immergeable.
  • un système électrique conforme aux normes russes.
  • 2 propulseurs d'étrave, à l'instar du Dixmude, le propulseur unique sur les deux premiers bâtiments, s'étant avéré insuffisant par grand vent.
  • toutes les interfaces homme machine ainsi que la signalétique à bord ont été traduites en russe.

Au niveau équipement en embarcations de débarquement :

  • contrairement aux 3 BPC français qui sont équipés en CTM (Chaland de Transport de Matériels), et en EDA-R (Engin de débarquement amphibie – Rapide), les 2 BPC russes aurait dû être équipés avec des CTM-NG (Chaland de Transport de Matériels - Nouvelle génération). Le CTM-NG présente une évolution majeure par rapport au CTM : il s’agit d'un chaland de type Ro-ro (roll-on roll-off) avec une porte à l’avant, mais aussi une rampe repliable à l’arrière, ce qui facilite et accélère les opérations d’embarquement et de débarquement dans les deux sens[27].

Au niveau armement, les Mistral ont été livrés à l'Égypte sans les systèmes d'armes russes initialement prévu qui étaient deux tourelles 3M-47 Gibka armés de missiles sol-air 9K38 Igla et deux systèmes d'armes rapprochés AK-630. En juillet 2017, l'Égypte cherche quelles armes installer définitivement et utilise, en attendant, des véhicules Avenger équipés de missiles Stinger attachés sur le pont d'envol[28].

Carrière opérationnelle

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Fin mars 2019, le Gamal Abdel Nasser, accompagné de la frégate Tahya Misr, fait escale à la base navale de Toulon avant de participer, durant une semaine à l'exercice naval régulier Cleopatra avec un groupe de la marine française constitué du PHA Mistral et de la FREMM Auvergne[29],[30].

Notes et références

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  1. Guillaume Belan, « La Russie s'intéresse au BPC Mistral », sur ttu.fr, Ttu, (consulté le ).
  2. a et b Philippe Chapleau, « Ce sera bien quatre « Mistral » pour la Russie », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  3. (fr)Pierre Avril, « Moscou va acheter des Mistral à Paris », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  4. Communiqué de presse de l'Élysée, décembre 2010.
  5. Le Figaro, 24 janvier 2011, p. 23.
  6. (en) « Russia signs $1.7 bln deal for 2 French warships », RIA Novosti, (consulté le ).
  7. « DCNS lance la construction des 2 Mistral commandés par la Russie », sur Les Échos, Les Échos, (consulté le ).
  8. « Les coques de deux Mistral fabriquées à Saint-Pétersbourg », sur rian.ru, RIA Novosti, (consulté le ).
  9. « Hélicoptères pour les Mistral russes: les prototypes construits en 2012 », sur rian.ru, RIA Novosti, (consulté le ).
  10. a et b Alexey Danichev, « Mistral pour la Russie: les noms des deux premiers BPC dévoilés », RIA Novosti, (consulté le ).
  11. (ru) Le ministère de la Défense a décliné l'option de deux nouveaux navires de classe Mistral, sur le site vedomosti.ru, consulté le 23 mars 2014.
  12. « Moscou renonce à l'option de deux Mistral supplémentaires », La Tribune, 21 décembre 2012.
  13. « Russie : la France « pourra envisager » d'annuler la vente de Mistral, selon Fabius », sur Le Point, .
  14. La voix de la Russie : Mistral, sur le site french.ruvr.ru, consulté le 23 mars 2014.
  15. « Navires “Mistral” : des marins russes en France pour une formation », « Navires Mistral : des marins russes en France pour une formation », Les Échos, 30 juin 2006.
  16. Mistral : les marins russes ont quitté Saint-Nazaire, Le Monde, 17 décembre 2014.
  17. Nicolas Gros-Verheyde, « Le Vladivostok (alias le Mistral russe) ne rejoindra pas son client. Varsovie satisfait? », Bruxelles2Club,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Mistral: vol d'équipements à bord du premier BPC destiné à la Russie », sur ruvr.ru, La Voix de la Russie, (consulté le ).
  19. Mistral: Moscou annonce un accord avec Paris pour un dédommagement.
  20. a et b « Mistral russes : les factures cachées de la non-livraison » , Le Point, 12 août 2015.
  21. « Mistral : Paris a déjà versé les 949,7 millions d'euros à Moscou », sur La Tribune, (consulté le ).
  22. « Mais pourquoi la Russie a accepté l'accord sur les Mistral », sur La Tribune, (consulté le ).
  23. Le Figaro.
  24. [PDF]DCNS - BPC pour la Russie, sur le site fr.dcnsgroup.com, consulté le 1er juillet 2014.
  25. « Premières vues des futurs BPC russes », Mer et marine, .
  26. Isolation des BPC russes Vladivostok et Sébastopol, sur le site prezioso.fr, consulté le 16 juillet 2014.
  27. « STX Lorient : Le premier CTM NG russe en achèvement à flot », Mer et Marine, .
  28. (en) Jeremy Binnie, « < Egyptian Mistrals using Avengers for air defence », sur Jane's Information Group, (consulté le ).
  29. Vincent Groizeleau, « Un groupe amphibie égyptien à Toulon », Mer et Marine, 2 avril 2019.
  30. Vincent Groizeleau, « Cleopatra : les Egyptiens ont quitté Toulon », Mer et Marine, 5 avril 2019.