Wadō-ryū — Wikipédia

Wadō-ryū
Wadō-ryū écrit en kanjis
Wadō-ryū écrit en kanjis

Autres noms Shinshu wadoryū karate-jujutsu
Domaine Projection :

Percussion.

Forme de combat Pieds-Poings
Pays d’origine Drapeau du Japon Japon
Fondateur Hironori Ōtsuka
Dérive de Shindō Yōshin-ryū, Shōtōkan-ryū, Motobu-ryū
Pratiquants renommés Teruo Kono
William Millerson
Patrice Belrhiti
Seiji Nishimura
Catherine Belrhiti
Sport olympique Sport additionnel aux jeux olympiques de Tokyo 2020 car membre de la WKF sur décision du CIO le 3 août 2016
Fédération mondiale

Le Wadō-ryū (和道流, Wadō-ryū?) est une école (ryūha (流派?) de karaté et de jiu-jitsu[1],[2].

Naissance et histoire du Wadō-ryū

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Son fondateur est Hironori Ōtsuka (1892-1982), meijin[3],[4]. Au Japon même, cet art martial est surtout répandu dans les milieux universitaires. Le Wadō-ryū est considéré comme ayant été le tout premier style spécifiquement japonais de karatédo (par opposition aux styles d'Okinawa). Wadō-ryū signifie « école de la voie de la paix » ou « école de la voie de l'harmonie ».

Propagation du Wadō-ryū

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Jusque dans les années 60, le karaté Wadō-ryū (ainsi que les arts martiaux en général) était resté sur les petites îles du Japon[Lesquelles ?]. Il était à peine connu en dehors de l'Orient. Cela allait bientôt changer. Maître Hironori Ōtsuka — dont les premiers étudiants furent : M. Mochizuki, T. Kono, T. Suzuki, A. Yamashita et Y. Toyama — leur confia, en 1963, la mission de transmettre et de divulguer le Wadō-ryū en Europe.

Les techniques du Wadō-ryū

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Hironori Ōtsuka trouvait le karaté shotokan un peu limité. Il pensait que l'apport du ju-jitsu pouvait enrichir cet art martial et lui assurer un meilleur avenir. Il reprochait au karaté Shotokan de décomposer sa technique en deux temps : d'abord, une défense (généralement par blocage) ; ensuite, une attaque. Mais dans les arts martiaux japonais, la défense et l'attaque ne sont jamais séparées, la défense pouvant même parfois être une attaque.

Ce que le fils d'Ōtsuka résume ainsi : go no sen, on frappe après le début du mouvement adverse, sen no sen, on attaque à l'instant où l'adversaire pense à sa technique, et avant son mouvement (anticipation). En appliquant ces deux principes (go no sen et sen no sen), Ōtsuka développa une méthode de karaté originale où l'esquive était utilisée de préférence au blocage. Il énonça aussi trois principes, qui orientent toute la pratique et constituent le credo technique du wadō-ryū : ten-i (« le déplacement »), ten-tai (« la rotation du corps »), ten-gi (« l'application de la technique avec blocage et contre-attaque simultanés »). Sur cette base, le pratiquant développera les sensations de : nagasu, inasu et noru. Nagasu : Aspiration de l'attaque et retrait du corps. Inasu : Déviation de l'attaque et rotation du corps. Noru : Accompagnement de l'attaque dans un mouvement liant défense et attaque et rotation du corps.

Ainsi, l'esquive est généralement accompagnée d'un atémi du poing ou du pied et se conclut souvent par une projection au sol.

Certaines techniques de poings ne se trouvent que dans cette méthode, telles que jun tsuki no tsukikomi, gyaku tsuki no tsukikomi, tobi komi tsuki ou tobi komi nagashi tsuki. Le Wadō-ryū se caractérise aussi par des positions plus hautes que dans les autres styles et un travail important d'esquives et de goshin jitsu (défense personnelle), directement empruntés aux techniques du judo et du ju-jitsu.

Exemples de présence du ju-jitsu dans le karaté wadō-ryū

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Luxations et projections.
  • Kihon Kumite[5] n° 5 -10
  • Ohyo Kumite[6] n° 2 - 5 - 7
  • Les 9 défenses au couteau
  • Les 5 idori (techniques à genoux)

Les katas Wadō-ryū

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Le kata est un enchaînement de mouvements codifiés permettant la transmission des techniques et du savoir martiaux, mais également des principes de combat. Le kata peut se concrétiser par l'intermédiaire du bunkaï qui est une démonstration du kata. En France, lors du passage de l'examen pour le 1er Dan (Ceinture noire), l’exécution d'un Kata est indispensable et conduit à l'attribution d'une note sur 20. Le bunkaï quant à lui est obligatoire pour les candidats de la voie traditionnelle et conduit également à une note sur 20[7].

De plus, Lors des phases finales de compétitions kata par équipe, les compétiteurs doivent réaliser le bunkaï du kata qu'ils présentent[8].

Par rapport à l'école Shitō-ryū, le fondateur Hironori Ōtsuka n'a retenu que neuf katas pour son école[9]. Il estimait que la maîtrise d'un petit nombre de katas était préférable à la connaissance d'un grand nombre de katas pour atteindre un haut niveau. Cependant, l'école Wadō-ryū enseigne actuellement 15 katas[9].

Notons que le même kata peut être enseigné dans différentes écoles. Il y aura néanmoins des différences plus ou moins subtiles d'une école à l'autre en fonction de la philosophie et du corpus technique de l'école.

Il existe cinq Pinan[10]. Ces katas sont généralement enseignés au début de l'apprentissage du karaté et ont un schéma de déplacement très semblable. Ils font partie des 9 katas originaux.

  • Pinan Nidan (平安二段)
  • Pinan Shodan (平安初段)
  • Pinan Sandan (平安三段)
  • Pinan Yodan (平安四段)
  • Pinan Godan (平安五段)

Les katas dit supérieurs

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Ces katas[10] sont différents des katas pinans, notamment dans le schéma de déplacement[11].

  • Naihanchi ナイハンチ (内畔戦). Naihanchi signifie "Cavalier de fer". Cette signification fait allusion à la position kiba-dachi prise par le karatéka tout au long du kata[12].
  • Kushanku クーシャンクー (公相君). Ce kata a la spécificité de ne reprendre que des mouvements présents dans les Pinans. Cela s'explique par le fait que de ce kata sont nés les katas pinans afin de permettre aux débutants de s'initier à l'art martial. Kushanku contient 66 mouvements, soit près de 3 fois plus que dans les Pinans en moyenne.
  • Seishan セイシャン (征射雲).
  • Chinto チントウ (鎮闘). Dans la signification de Chinto se cache la spécificité de ce kata. En effet, Chinto signifie « La grue sur un rocher », ce qui fait allusion aux différentes phases réalisées en équilibre sur une jambe[13].
  • Wanshu ワンシュウ (晩愁). Signifie « Vol de l'hirondelle » et fait allusion au saut survenant vers la fin du kata[14].
  • Rohai ローハイ (老梅)
  • Bassai バッサイ (披塞). Signifie « Briser, assaillir la forteresse ». Il s'agit d'un des katas les plus anciens.
  • Niseishi ニーセイシ (二十四步)
  • Jitte ジッテ (十手)
  • Jion ジオン (慈恩)

Les 9 katas originaux[9],[4]

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  • Pinan Shodan
  • Pinan Nidan
  • Pinan Sandan
  • Pinan Yodan
  • Pinan Godan
  • Naihanchi
  • Kushanku
  • Seishan
  • Chinto

Au sujet de la Voie de la paix

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« L'action violente peut être comprise comme la voie des arts martiaux, mais la véritable signification des arts martiaux est de chercher et d'atteindre la voie de la paix et de l'harmonie. »

— Hironori Ōtsuka

Au sujet du Wadō-ryū

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« Il faut considérer le Wadō-ryū comme une école de ju-jutsu à laquelle ont été ajoutées des techniques de karaté d’Okinawa et des techniques d’armes issues des écoles japonaises de sabre Yagyu et Toda. C’est ce qui explique que le Wadō est bien plus proche des budō japonais traditionnels que des arts martiaux d’Okinawa. Le Wadō-ryū n’est pas un sport… Le but premier consiste à mettre l’adversaire hors de combat[15] »

— Hironori Ōtsuka II

Au sujet des grades

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« De nos jours, trop de gens arrêtent l'entraînement une fois qu'ils ont passé le 2e ou 3e dan, ils ne réalisent pas que les ceintures ne sont pas importantes. Les grades ne signifient rien, tout ce qui importe est de s'entraîner dur. Beaucoup de gens se prévalent du 10e ou même 12e dan, mais la plupart d'entre eux sont sans valeur. »

— Tatsuo Suzuki (1928-2011)

Principaux représentants du style

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Liste de maîtres (à quelques exceptions près) enseignant, ou ayant enseigné, hors du Japon :

Élèves directs de maître Hironori Ōtsuka

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Sensei Tatsuo Suzuki (1928-2011), 8e dan hanshi
Yutaka Toyama (1938), 9e dan

Descendants directs de maître Hironori Ōtsuka et Sōke du wado-ryu

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  • Jirō Ōtsuka (1934-2015), 10e dan, son fils[19]. 2e Grand Maître (Sōke) du Wadoryu.
  • Kazutaka Ōtsuka (1965), 6e dan, son petit-fils. Au cours d'une cérémonie à Tokyo, le , Kazutaka Otsuka a été nommé 3e Grand Maître (Sōke) du Wadoryu[20].

Élèves directs de maître Tatsuo Suzuki

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Autres maîtres

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Symboles du karaté Wadō-ryū par principales fédérations

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Wadō-ryū signifie école de la voie de la paix[23] ou de la voie de l'harmonie. En Wadōkai, un poing de face (seiken) est placé au centre des ailes de la colombe. A la Wado Ryu Renmei, la colombe entoure de ses ailes le mot paix écrit en kanjis. À la WIKF, c'est un soleil levant rouge qui se trouve au centre des ailes.

Articles connexes

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Cours de karaté (空手道) wadō-ryū (和道流) au dojo (道場) du Yama-Arashi (山嵐), anciennement installé 40, rue Sainte-Anne, au Grand Sablon à Bruxelles.

Jeux olympiques d'été de 2020

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Les styles de karaté-do reconnus par la WKF sont le Shotokan, le Wadō, le Goju et le Shito

Liens externes

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Notes et références

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  1. (ja) « 和道流柔術拳法 », sur nihonkobudokyoukai.org.
  2. (ja) « 東工大の空手部とは ».
  3. Le 9 octobre 1972, maître Ōtsuka est devenu le premier karatéka jamais honoré par le frère cadet de l'empereur et le président de la prestigieuse Kokusai Budo Renmei.
  4. a et b Ohtsuka, Hironori,, Wado-Ryu karaté, Budo, dl 2009 (ISBN 978-84-92484-26-3, 8492484268 et 8492484527, OCLC 758686836, lire en ligne)
  5. kihon kumite en images
  6. Les Ohyo Kumite, à ne pas confondre avec les Kihon Kumite de maître Hironori Otsuka, ont été créés par Tatsuo Suzuki quand il est arrivé en Europe au milieu des années 1960. Ce sont des techniques se travaillant par deux composées d'enchainement de plusieurs mouvements. Au nombre de 8 ils sont le fruit de son expérience des combats libres dans les défis de l'Université japonaise.
  7. « Règlement de la Commission Spécialisée des Dans et Grades Equivalents », sur ffkarate.fr, (consulté le ).
  8. WKF, RÈGLEMENT DES COMPÉTITIONS DE KARATÉ, WKF, (lire en ligne), p. 37
  9. a b et c Tokitsu, Kenji, 1947- ..., Histoire du karaté-do, Paris, SEM, , 222 p. (ISBN 2-907736-10-8 et 9782907736107, OCLC 463777092, lire en ligne)
  10. a et b Cody, Mark Edward., Wado Ryu karate/Jujutsu, AuthorHouse, , 388 p. (ISBN 978-1-4343-1988-3 et 1434319881, OCLC 227814780, lire en ligne)
  11. Traditionelle Wadoryu Karaté-do - Vol. 2 Tous les Katas du Karaté Wadoryu pour pratiquants avancés, DVD, réalisé par Mark Künnemann en 2011
  12. « 7. Naihanchi Wado Ryu » (consulté le ).
  13. « WadoRyu Kata: Chinto » (consulté le ).
  14. « 10. Wanshu Wado Ryu » (consulté le ).
  15. Jiro Ōtsuka, fils du fondateur, reprit le nom de son père à la mort de celui-ci.
  16. a b c d e f g et h Un des élèves directs de maître Hironori Ōtsuka.
  17. Maître Suzuki refusa plusieurs fois le 10e dan qu'on lui proposait, considérant que seul le fondateur de l'école, Hironori Ohtsuka, était en droit de lui accorder ce grade et il était décédé.
  18. Nombreuses illustrations sur Bushinkai International.
  19. Avant sa mort, des échanges eurent lieu entre Hironori Ohtsuka et Eiichi Eriguchi (président de la Wadō Kai), durant lesquels Ohtsuka Sensei exprima clairement sa volonté de voir Tatsuo Suzuki lui succéder. Maître Suzuki déclina cet honneur, considérant qu’il revenait au fils de Hironori Ohtsuka, Jiro. Celui-ci changea, à la mort de son père, en 1982, son nom personnel et se fit appeler Hironori Ōtsuka II.
  20. (de) http://www.karate.de/medien/news-archiv/31308-ohtsuka
  21. Nommé à ce poste par maître Tatsuo Suzuki à Chypre en 2009.
  22. Ce qui fait d'elle, en karaté de style wado-ryu, la femme la plus haut gradé au monde.
  23. Symbolisant aussi bien la paix extérieure que la paix intérieure.
  24. Le taihojutsu est une synthèse d'arts martiaux, créée spécialement pour les besoins de la police japonaise. Le taihojutsu est la méthode d'intervention de la police japonaise et du Kidotai (escouade anti-émeute). Le taihojutsu regroupe entre autres dans sa synthèse des disciplines le karaté Wadō-ryū.