Yvette Alde — Wikipédia
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Yvette Alde est une artiste peintre, lithographe et illustratrice française née le à Paris[1] et morte le à Paris[2],[1]. Elle vécut à la cité Montmartre-aux-artistes du 189, rue Ordener et appartient à l'École de Paris.
Biographie
[modifier | modifier le code]Élève de l'Académie de la Grande Chaumière, Yvette Alde a pour maîtres Charles Picart Le Doux et André Lhote[3]. Elle débute dans les salons parisiens en 1932, faisant partie en 1933, en même temps qu'André Marchand, Armand Nakache, Charles Walch et Gabriel Zendel, des nouveaux exposants du Salon des indépendants[4]. Sa première exposition personnelle se tient à Barcelone en , les peintures de paysages présentées énonçant un séjour effectué à Majorque[5]. En , elle épouse Max Cogniat[6].
Dans une lettre datée du , Yvette Alde évoque sa combativité contre une cruelle maladie : « hospitalisée, mais boulot acharné... »[7]. Disparue trop tôt en , elle repose dans la 30e division du cimetière de Montmartre[8]. En , un hommage particulier lui est rendu dans le cadre du Salon Comparaisons[9].
Contributions bibliophiliques
[modifier | modifier le code]- Robert Desnos, Les trois solitaires, œuvres posthumes, nouvelles et poèmes inédits - Poème pour Marie - A la Hollande - Mon tombeau, lithographies d'Yvette Alde, tirage 320 exemplaires, Éditions les 13 épis, 1947.
- Henri Perruchot, Sous la lumière noire - Nouvelles inédites, lithographies d'Yvette Alde, tirage 300 exemplaires, Éditions les 13 épis, 1948.
- Pierre Morel, La Corse, couverture d'Yvette Alde, Arthaud, 1951, réédité en 1955.
- Joseph Kessel, Belle de jour suivi de La Passante du Sans-Souci, illustrations d'Yvette Alde, Éditions Lidis, 1955.
- Gabriel Faure, La Riviera : de Vintimille à Pise, couverture d'Yvette Alde, Arthaud, 1956.
- Jean Giono, Routes et chemins - Édition des peintres témoins de leur temps à l'occasion de leur XIe exposition au Musée Galliera, cinquante six planches hors-texte de dessins en fac-similé, dont Yvette Alde (Ma promenade sur la route de Dinan), Pierre Ambrogiani, Jean Aujame, Yves Brayer, Bernard Buffet, François Desnoyer, André Fougeron, Édouard Goerg, Henri Hayden, Camille Hilaire, Isis Kischka, Pierre Lelong, Roger Lersy, Roger Montané, José Palmeiro, Joseph Pressmane, Michel Rodde, Luc Simon, Kostia Terechkovitch, Louis Toffoli, Maurice Verdier, Henry de Waroquier, Gabriel Zendel, Éditions du Musée Galliera/Presses artistiques de France, 1962.
- André Flament, L'évènement par soixante peintres - Édition des peintres témoins de leur temps à l'occasion de leur XIIe exposition au Musée Galliera, volume enrichi de vingt lithographies originales éditées par Fernand Mourlot et signées, dont Yvette Alde, Roger Bezombes, Yves Brayer, Jean Carzou, Michel Ciry, Jean Commère, François Desnoyer, Roger Lersy, Kostia Terechkovitch, Gabriel Zendel..., Éditions du Musée Galliera, 1963.
- Alfred de Musset, Lorenzaccio, illustrations d'Yvette Alde, Éditions André Vial, 1967.
- Albert-Marie Schmidt, Le roman de Renart dans sa verdeur originelle pour la récréation des tristes et la tristesse des cafards, illustrations d'Yvette Alde, Éditions Lacydon, Marseille, 1967.
Expositions
[modifier | modifier le code]Expositions personnelles
[modifier | modifier le code]Expositions collectives
[modifier | modifier le code]- Salon d'automne, Paris, à partir de 1932.
- Salon des indépendants, Paris, à partir de 1933[4].
- Exposition d'art français contemporain, Cambridge, 1939.
- Salon des Tuileries, Musée d'art moderne de la ville de Paris, juin-juillet 1944.
- Salon de mai, Paris, 1948, 1949, 1950.
- Première Biennale de São Paulo, 1951.
- Artistes d'aujourd'hui, Musée d'art moderne de la ville de Paris, .
- Salon des peintres témoins de leur temps, Musée Galliera, Paris, de 1956 à 1967.
- Salon du dessin et de la peinture à l'eau, Paris, 1958[13].
- Le pétrole vu par 100 peintres , Musée Galliera, Paris, œuvre présentée : La circulation automobile rue Royale - Paris octobre 1959
- Art figuratif - Yvette Alde, Bernard Buffet, Jean Carzou, Bernard Lorjou, André Marchand, Michel Patrix, Gabriel Zendel, Galerie Paul Raffray, Paris, mars 1961.
- 77e Salon de l'Union des femmes peintres et sculpteurs (Yvette Alde, invitée d'honneur), Musée d'art moderne de la ville de Paris, mars-.
- Expositions non datées : Salon de la Société nationale des beaux-arts, Paris[3].
- Exposition organisée à l'occasion des États-Généraux du désarmement, Cercle Volney, mai 1963.
- Yvette Alde, Simone Julienne, Germaine Lacaze, Galerie Mirage, Montpellier, 1964.
- 1er Salon Biarritz - San Sebastián : École de Paris, peinture, sculpture - Yvette Alde, André Beauce, Jehan Berjonneau, Roland Bierge, Andrée Bordeaux-Le Pecq, Rodolphe Caillaux, Jack Chambrin, Jean-Joseph Crotti, Gen Paul, Antonio Guansé, Henri Hayden, Franck Innocent, Daniel du Janerand, Adrienne Jouclard, Jean Joyet, Georges-André Klein, Germaine Lacaze, André La Vernède, Robert Lotiron, Jean Navarre, Roland Oudot, Maurice Verdier, Henry de Waroquier…, casino de Biarritz et Musée San Telmo, Saint-Sébastien (Espagne), juillet-septembre 1965[14].
- Salon Comparaisons, salle d'exposition Wilson, Paris, [9].
- Nudités - Le nu dans la peinture française au XXe siècle, Centre Cristel Éditeur d'art, Saint-Malo, - [15].
- Women's history month, Wolfs Gallery, Cleveland (Ohio), .
- Faces à la mer - Le portrait dans les collections des Franciscaines, les planches de Deauville, 2016.
- Magiciennes - Hélène Jousse, Anne Limbour, Yvette Alde, Centre Cristel Éditeur d'art, Saint-Malo, - [16].
- Alde-Carzou-Zendel - Dessins & gravures de la Nouvelle École de Paris", Galerie T, Vannes, 10 décembre 2022-12 février 2023.
Réception critique
[modifier | modifier le code]- « Un amour farouche et plantureux de la vie habite Yvette Alde, un besoin de retour aux données primitives, presque sauvages du monde. Sa peinture est une expression d'un désir interne qui n'a que faire des subtilités ; elle est une prise de possession des éléments, un essai de domptage des forces de la nature, sans le moindre orgueil, sans vanité, parfois même avec un certain "bongarçonnisme", si on peut dire pour une femme. Mais Yvette Alde ne fait pas de la peinture de femme, elle fait de la peinture ardente de camarade d'hommes. » - Michel Florisoone[10]
- « Ses passions vont de l'Espagne, illuminée comme un vitrail gothique, aux clairs obscurs de la Hollande fouettée de coups de vent nordiques. Ses amours sont multiples puisqu'elle est femme, le rêve surréaliste la caressa de son aile piquetée d'inquiétantes sirènes aux yeux mauves, mais elle était trop fille de la Méditerranée pour y croire éternellement, trop architecte aussi. Yvette Alde, faite pour le lyrisme, chante en hautes notes l'amour de la beauté perdue. » - Jean Bouret[17]
- « Yvette Alde ressent et conçoit le monde comme mi-rêve, mi-réalité. Un fond dynamique de sensualité mystique lui permet d'associer les caractères les plus divers de la grande peinture : visions de génies ou d'anges, transpositions des figures en personnages mythiques, animation étrange des paysages et de la plus humble nature morte ou fleur en une parcelle d'âme ; matière travaillée, nourrie et saine, foisonnante et cependant discrète ; palette légèrement assourdie qui laisse transparaître l'éclat de tons et d'accords mystérieux, musicaux, reflets de spiritualité. Il n'y a plus dessin, ou volumes, ou pâte, ou couleur ; il y a un tout puissamment charpenté, d'une densité rare, et dont la pudeur d'expression, en une facture sans faiblesse, n'arrive pas à voiler totalement la bouleversante et attachante qualité. Chaque œuvre est une prodigieuse composition plastique et émotive, comparable à celles des grands maîtres classiques, avec l'inéluctable sceau de notre temps. » - Robert Vrinat[12]
- « C'est son constant dialogue avec son monde invisible qui toujours se laisse percevoir dans ses toiles ou ses gouaches. Elle a beau, par la générosité de sa pâte, par la somptuosité chaleureuse de ses tons, paraître étrangère à toute assimilation à un style mallarméen, c'est pourtant à des vers de Mallarmé que m'oblige à songer la constante présence en ses compositions d'êtres extratemporels, anges, démons, dieux ou fées... Il faut, pour oser en peupler aujourd'hui un cosmos auquel l'homme arrache chaque jour davantage de son mystère et de sa poésie, une personnalité originale et forte qui s'exprime jusque dans la joaillerie fastueuse de son colorisme. » - Guy Dornand[18]
Collections publiques
[modifier | modifier le code]France
[modifier | modifier le code]- Musée d'art et d'histoire de Cognac :
- Musée des Franciscaines, Deauville.
- Musée de Grenoble.
- Musée Eugène-Boudin de Honfleur, Nu sur le tabouret, vers 1935.
- Musée Hébert, La Tronche, Quatre filles dansant, 1961.
- Hôtel de ville, Le Pré-Saint-Gervais, Divertissements, deux panneaux décoratifs, 25m2 (huiles sur toiles)[21].
- Musée des Beaux-Arts de Limoges.
- Musée Fabre, Montpellier.
- Musée des beaux-arts d'Orléans.
- Musée d'art moderne de la ville de Paris, Fleurs, lithographie 33x19cm, l'un des 35 exemplaires[22]..
- Musée Carnavalet, Paris, Kermesse aux étoiles dans le jardin des Tuileries, 1955[23].
- Fonds national d'art contemporain, Puteaux :
- Sans titre, décoration murale pour le réfectoire du lycée de jeunes filles de Douai, 402x286cm, vers 1940[24] ;
- Paysage mystique, huile sur toile 36x66cm, vers 1940 (en dépôt à l'ambassade de France de Dublin)[25] ;
- Portrait de Soutine, huile sur toile 116x73cm, vers 1945[26] ;
- Fleurs, huile sur toile 116x73cm, vers 1950[27] ;
- Notre-Dame, huile sur toile 38x46cm, vers 1951 (en dépôt à l'ambassade de France de Montevideo)[28] ;
- Fleurs et tranche de melon, aquarelle et gouache 49x31cm, avant 1952[29].
- Musée d'Art et d'Histoire de Saint-Denis.
- Musée Paul-Valéry, Sète.
- Musée d'art de Toulon.
- Les Abattoirs, Toulouse.
- Musée d'Art et d'Archéologie de Valence.
Autres pays
[modifier | modifier le code]- Musée National Zabana d'Oran.
- Musée national d'Indonésie, Djakarta.
- Musée d'Eilat.
- Musée d'art de Tel Aviv[30]
- Musée d'art moderne (musée Sztuki) de Lodz, Fruits, fleurs et ange, 1960.
- Musée d'Art de l'université de Princeton, Nature morte[31].
- Musée d'art de Pully (Suisse).
- Musée d'art moderne de San Francisco.
Collections privées
[modifier | modifier le code]- Henri Braun-Adam (1900-1977)[32].
- Jean Bouret, Saint Georges terrassant le dragon, huile sur toile 190x114cm, 1948[33].
Fresques murales
[modifier | modifier le code]- Lycée de jeunes filles, Douai.
- Hôtel de ville du Pré-Saint-Gervais.
- Cathédrale Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception de Kabgayi (Rwanda).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Acte de naissance no 2851 (vue 29/31) de l'année 1911 du 10e arrondissement de Paris », sur Archives de Paris (consulté le ) - Note. Avec mention de son décès dans le 16e arrondissement de Paris tout en haut de la page.
- (en) « Yvette Alde », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit , sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
- Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 1, page 172.
- Ouvrage collectif, Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salon des indépendants, Éditions Denoël, 1984.
- Enric F. Gual, Yvette Alde, Éditions Galerias Syra, 1935.
- Fonds d'archives Robert Desnos, faire-part du mariage d'Yvette Alde, Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet. On lit dans le Bénézit qu'Yvette Alde fut l'épouse de Bernard Lorjou, erreur qui résulte d'une confusion avec Yvonne Mottet.
- Oger Blanchet, Paris, Catalogue d'autographes et de manuscrits, n°87 du catalogue, Hôtel Drouot, 7 mai 2014.
- Les sépultures féminines du cimetière de Montmartre
- Jean Chabanon, texte-hommage à Yvette Alde, in Comparaisons 68, Éditions du Salon Comparaisons, 1968.
- Michel Florisoone, « Dans les galeries - Yvette Alde, Galerie Speranza », L'Amour de l'art, n°1, janvier 1937, page 32.
- « Yvette Alde », dans la revue Le Peintre, 15 février 1952.
- Robert Vrinat, « Yvette Alde », Journal de l'amateur d'art, n°249, 10 avril 1960, page 13.
- Henri Héraut, « Le Salon du dessin et de la peinture à l'eau », Journal de l'amateur d'art, n°214, 25 juin 1958, page 11.
- Musée San Telmo, 1er Salon Biarritz - San Sebastián, présentation de l'événement, 1965
- Ville de Saint-Malo, Nudités, présentation de l'exposition, 2015
- Christophe Penot, « Exposition Magiciennes », Centre Cristel éditeur d'Art, Saint-Malo, 1er octobre 2016 au 7 janvier 2017 (lire en ligne, consulté le )
- Jean Bouret, « Yvette Alde », Les peintres témoins de leur temps, tome VI, Achille Weber/Hachette, 1957.
- Guy Dornand, Yvette Alde, in Les peintres témoins de leur temps, tome X, Achille Weber/Hachette, 1961.
- Histoire de l'art - Peinture et Société, collections des musées de Cognac
- Centre national des arts plastiques, "Le bouquet bleu" dans les collections
- Centre national des arts plastiques, "Divertissements" dans les collections
- Musée d'art moderne de la ville de Paris, Yvette Alde dans les collections
- Musée Carnavalet, Yvette Alde dans les collections
- Fonds national d'art contemporain, "Sans titre" dans les collections
- Fonds national d'art contemporain, "Paysage mystique" dans les collections
- Fonds national d'art contemporain, "Portrait de Soutine" dans les collections
- Fonds national d'art contemporain, "Fleurs" dans les collections
- Fonds national d'art contemporain, "Notre-Dame" dans les collections
- Fonds national d'art contemporain, "Fleurs et tranche de melon" dans les collections
- Adrian M. Darmon, Autour de l'art juif - Encyclopédie des peintres, photographes et sculpteurs, Éditions Carnot, 2003, page 221.
- Musée d'Art de l'université de Princeton, Yvette Alde dans les collections
- Ader Nordmann, catalogue de la collection Henri Braun-Adam, Hôtel Drouot, Paris, 29 novembre 2013.
- Thierry de Maigret, catalogue de la collection Jean Bouret, Hôtel Drouot, Paris, 28 octobre 2021.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (es) Enric F. Gual, Yvette Alde, Barcelone, Éditions Galerias Syra, 1935.
- Roger Brielle, Yvette Alde, Londres, Éditions Anglo-French Art Centre, 1947.
- Pierre Descargues, Yvette Alde, collection Artistes de ce temps, Éditions P.L.F., 1950.
- Jean-Albert Cartier, Yvette Alde, Éditions Pierre Cailler, 1956.
- Jean Bouret, « Yvette Alde », in Les peintres témoins de leur temps, tome VI, Achille Weber/Hachette, 1957.
- (en) Raymond Nacenta, The School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1910, Londres, Oldbourne Press, 1960.
- Guy Dornand, Yvette Alde, Éditions Galerie Boissière, 1961.
- Guy Dornand, « Yvette Alde », in Les peintres témoins de leur temps, tome X, Achille Weber/Hachette, 1961 (contient un portrait d'Yvette Alde par Roger Chapelain-Midy).
- André Flament, Yvette Alde, Publications filmées d'art et d'histoire, 1970.
- Jean Cassou, Pierre Courthion, Bernard Dorival, Georges Duby, Serge Fauchereau, René Huyghe, Jean Leymarie, Jean Monneret, André Parinaud, Pierre Roumeguière, Michel Seuphor, Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salon des indépendants, Éditions Denoël, 1984.
- Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne des origines à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992.
- Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965 - Dictionnaire des peintres, Éditions Ides et Calendes, 1993.
- André Roussard, Dictionnaire des artistes à Montmartre, Éditions André Roussard, 1995.
- Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
- Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001 (lire en ligne).
- Adrian M. Darmon, Autour de l'art juif - Encyclopédie des peintres, photographes et sculpteurs, Éditions Carnot, 2003.
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la vie publique :
- Signature d'Yvette Alde, sur Find Art Info.