Yvonne Choquet-Bruhat — Wikipédia

Yvonne Choquet-Bruhat
Yvonne Choquet-Bruhat à l'Institut de recherches mathématiques d'Oberwolfach (Allemagne) en 2006.
Fonction
Présidente
International Society on General Relativity and Gravitation (en)
-
Biographie
Naissance
(100 ans)
Lille
Nom de naissance
Yvonne Suzanne Marie-Louise Bruhat
Nationalité
Formation
Activités
Père
Mère
Berthe Hubert (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie

François Bruhat

Jeanne Reboul
Conjoints
Léonce Fourès (d) (de à )
Gustave Choquet (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Académie des sciences ()
Académie américaine des arts et des sciences ()
International Society on General Relativity and Gravitation (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur de thèse
Distinction
Première femme membre de l'Académie des sciences française (1979)
Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences (1985)
Grand-croix de la Légion d'honneur (2016) et de l'ordre national du Mérite (2015)
Prononciation

Yvonne Choquet-Bruhat, née le à Lille, est une mathématicienne et physicienne française.

Ses travaux se situent à la frontière des mathématiques et de la physique, et portent notamment sur les mathématiques de la théorie de la relativité générale d'Albert Einstein. Elle est d'ailleurs connue pour avoir apporté la première preuve mathématique de l'existence de solutions aux équations d'Einstein. Ses travaux sont utilisés pour les détecteurs d'ondes gravitationnelles.

Titulaire de nombreux prix mathématiques et de décorations honorifiques, elle est la première femme élue à l'Académie des sciences française en 1979.

Enfance et formation

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Yvonne Suzanne Marie-Louise Bruhat est née le à Lille dans le département du Nord. Elle est la fille de Berthe Hubert, professeur agrégé de philosophie, et de Georges Bruhat, professeur de physique à la faculté des sciences de Paris, mort en déportation en 1945 au camp de concentration Oranienburg-Sachsenhausen[1]. Elle est la sœur du mathématicien François Bruhat[2].

Elle obtient le baccalauréat en 1941 et remporte le second prix de physique au concours général des lycées[1]. De 1943 à 1946, elle est élève de l'École normale supérieure de jeunes filles à Sèvres[3] où elle suit les cours des mathématiciens Georges Darmois, Jean Leray et André Lichnerowicz. En 1946, elle est reçue première à l'agrégation de mathématiques[4],[5].

À partir de 1946, elle est professeur assistant à l'École normale supérieure. De 1949 à 1951, elle est assistante de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et à cette issue obtient son doctorat en sciences pour sa thèse Théorème d'existence pour certains systèmes d'équations aux dérivées partielles non linéaires écrite sous la direction d'André Lichnerowicz. De 1951 à 1952, elle est chercheuse postdoctorale à l'Institute for Advanced Study de Princeton aux États-Unis[1],[2],[5],[6] et assiste le mathématicien Jean Leray. Elle y rencontre Albert Einstein et lui expose ses travaux basés sur sa théorie de la relativité générale[7]. Elle rejoint l'université de Marseille en 1953 en tant que maîtresse de conférences. Elle retourne à l'Institute for Advanced Study de Princeton durant l'année scolaire 1955-1956. Elle enseigne à l'université de Reims de 1958 à 1959, puis devient professeur titulaire de la chaire de mécanique analytique et mécanique céleste à la faculté des sciences de Paris de 1960 à 1970. À la suite du démantèlement de cette dernière, elle enseigne à la nouvelle université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC) de Paris à partir de 1971. Elle prend sa retraite en 1992 et se voit accorder le titre de professeur émérite[1],[2],[5],[6].

Elle reçoit la médaille d'argent du CNRS en 1958, puis le Prix Henri de Parville de l'Académie des sciences en 1963. Élue correspondante de l'Académie des sciences française le , elle est la première femme à en devenir membre le dans la section « Sciences mécaniques et informatiques ». Membre depuis 1965 du Comité international de relativité générale et gravitation, elle en prend la présidence de 1980 à 1983. Elle est élue à l'Académie américaine des arts et des sciences en 1985. Elle est conférencière Noether en 1986 et en 2006. Elle reçoit le prix Dannie-Heineman de physique mathématique de la Société américaine de physique et de l'American Institute of Physics en 2003, et le Marcel Grossmann Award en 2004[3],[5],[6],[8].

Elle est nommée officier de l'ordre national de la Légion d'honneur le [9]. Elle est promue commandeur le , puis grand officier par décret du [10] et enfin Grand-croix par décret du [11]. Elle est nommée grand officier de l'ordre national du Mérite le et promue grand-croix par décret du [12].

Vie privée

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Yvonne Choquet-Bruhat et Gustave Choquet à Berkeley en 1974.

Elle se marie une première fois avec le mathématicien Léonce Fourès, et de cette union naît une fille, Michelle Fourès. Elle épouse en secondes noces le mathématicien et académicien des sciences Gustave Choquet, avec qui elle a deux enfants, Geneviève et le neurobiologiste Daniel Choquet[2].

Les travaux d'Yvonne Choquet-Bruhat sont à la frontière entre les mathématiques et la physique[3],[4].

Elle est l'une des pionnières des mathématiques de la relativité générale, un ensemble de structures et techniques mathématiques utilisées par la théorie de la relativité générale d'Albert Einstein. Elle a été la première à apporter en 1952 la preuve mathématique de l'existence de solutions aux équations d'Einstein. Ses travaux dans ce domaine ont conduit à des progrès dans la relativité numérique, comme le calcul des ondes gravitationnelles émises lors de l'effondrement et de la fusion de deux trous noirs. Ces résultats sont utilisés pour les détecteurs d'ondes gravitationnelles tels que Virgo ou LIGO[2],[3],[13].

Elle a également travaillé sur de nouvelles méthodes mathématiques qui ont fourni une base solide pour l'étude de plusieurs théories physiques, comme l'hydrodynamique relativiste (dynamique des fluides), les théories de jauge non-abéliennes et la théorie de la supergravité[2],[3].

Publications

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Yvonne Choquet-Bruhat est l'auteur de plus de 200 publications scientifiques et de plusieurs livres dont Analysis, manifolds and physics qui est devenu un ouvrage de référence pour les chercheurs et étudiants[3].

Distinctions

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Notes et références

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  1. a b c et d (en) Nina Byers et Gary Williams, Out of the shadows : contributions of twentieth-century women to physics, Cambridge, Cambridge University Press, , 471 p. (ISBN 978-0-521-82197-1, BNF 41094075, lire en ligne).
  2. a b c d e et f (en) Ioana Fechete, « Accomplishments of Yvonne Choquet-Bruhat: The first woman member of the French Academy of Sciences », Comptes Rendus Chimie, Académie des sciences et Elsevier,‎ (ISSN 1631-0748, lire en ligne).
  3. a b c d e et f [PDF]« Communiqué de presse - Marcel Grossmann Award pour Yvonne Choquet-Bruhat », sur le site de l'Académie des sciences, (consulté le ).
  4. a et b « Yvonne Choquet-Bruhat, première femme à entrer l'Académie des sciences », sur le site de Canal Académie (consulté le ).
  5. a b c et d (en) « Biographie d'Yvonne Choquet-Bruhat », sur le site de l'Association for Women in Mathematics (consulté le ).
  6. a b et c Fatima Rahmoun et Sophie Edouard, « Une femme à l'Académie des Sciences », sur le site de l'INA, (consulté le ).
  7. Azar Khalatbari, « Yvonne Choquet-Bruhat : cette scientifique a connu Einstein et l'évoque pour Sciences et Avenir », sur le site de Sciences et Avenir, (consulté le ).
  8. « Yvonne Choquet-Bruhat », sur le site de l'Académie des sciences (consulté le ).
  9. « Ordre de la légion d'honneur - Décret du 11 juillet 1997 portant promotion », sur Légifrance, (consulté le ).
  10. « Décret du 11 juillet 2008 portant élévation aux dignités de grand-croix et de grand officier », sur Légifrance, (consulté le ).
  11. « Décret du 13 juillet 2015 portant élévation aux dignités de grand-croix et de grand officier », sur Légifrance, (consulté le ).
  12. « Décret du 14 novembre 2012 portant élévation aux dignités de grand-croix et de grand officier », sur Légifrance, (consulté le ).
  13. (en) James Isenberg, « A brief assessment of the work of Yvonne Choquet-Bruhat », sur le site de l'IHES (consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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