Zackenstil — Wikipédia
Le Zackenstil, littéralement style dentelé, est un style artistique développé au cours du XIIIe siècle en particulier dans les pays de langue allemande. Cet art typiquement saxon et se caractérise par des formes fracturées et anguleuses, qui lui valent son nom.
L'historiographie se divise au sujet de ce courant : certains lui attribuent une influence byzantine, d'autres le voient comme une variante baroque d'un style roman tardif, d'autres encore une affirmation culturelle en réaction au style gothique, considéré comme un art français.
Définition
[modifier | modifier le code]Le Zackenstil se caractérise par des plis en zigzag[1], des formes fracturées et anguleuses[2].
Historique et historiographie
[modifier | modifier le code]Historique
[modifier | modifier le code]Les premières œuvres identifiées comme se rattachant au Zackenstil sont des vitraux datés d'après 1230 et situés notamment à Erfurt et Mayence. Par la suite, ce style se répand très rapidement dans tout l'Empire romain germanique, non seulement dans sa partie septentrionale de culture germanique, mais aussi du côté transalpin, jusqu'à Assise. Une des œuvres considérées comme majeures illustrant ce courant est l'arbre de Jessé de la cathédrale de Mersebourg, daté entre 1240 et 1250[1].
Historiographie
[modifier | modifier le code]L'historien de l'art Daniel Hess (de) estime en 1998 que le Zackenstil s'est développé en réaction au style gothique considéré comme « français ». Il s’oppose en cela à d'autres courants de l'historiographie de l'art qui l'étudient en tant que style roman tardif et baroque ou bien d'inspiration byzantine[1]. Willibald Sauerländer ne remet pas formellement en cause cette potentielle influence byzantine, mais remarque que le Zackenstil s'éloigne radicalement du style de l'Orient grec[2]
Analyse
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Brigitte Kurmann-Schwarz et Claudine Lautier, « Le vitrail médiéval en Europe : dix ans d’une recherche foisonnante », Perspective, no 1, , p. 99-130 (ISSN 2269-7721, DOI 10.4000/perspective.1841, lire en ligne, consulté le ).
- Willibald Sauerländer, « Entre le roman et le gothique : style de transition, Alternativgotik et “style 1200” », Perspective, no 4, , p. 756-761 (ISSN 2269-7721, DOI doi.org/10.4000/perspective.2715, lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Daniel Hess 1998] (de) Daniel Hess, « Barocke Spätromanik oder byzantinische Gotik ? : Der Zackenstil in den Bildkünsten von 1250 bis 1290 », dans Hiltrud u.a. Westermann-Angerhausen (dir.), Himmelslicht : europäische Glasmalerei im Jahrhundert des Kölner Dombaus (1248-1349), Cologne, Musée Schnütgen, coll. « Vernissage 1998 » (no 14), , 357 p. (ISBN 978-3205211938, lire en ligne), p. 63-72
- [Harald Wolter-von dem Knesebeck 2005] (de) Harald Wolter-von dem Knesebeck, « Felder der Ausdifferenzierung von Stilformen und Stilbegriff : Der Zackenstil und die Musterbuchfrage », dans Bruno Klein (dir.) & Bruno Boerner (dir.), Stilfragen zur Kunst des Mittelalters : eine Einführung, Dietrich Reimer Verlag (de), , 286 p. (ISBN 978-3496013198, lire en ligne), p. 63-72
- [Lieselotte Saurma-Jeltsch 1994] (de) Lieselotte E. Saurma-Jeltsch, « Der Zackenstil als “ornatus difficilis” », Aachener Kunstblätter, no 60, , p. 257-266 (ISSN 2510-2427, DOI 10.4000/perspective.2715, lire en ligne, consulté le )
- [Sabine Koch 2013] (de) Sabine Koch, Der Zackenstil in der Monumentalmalerei am Niederrhein, Heidelberg, Université de Heidelberg, , 354 p. (DOI 10.11588/heidok.00019884, lire en ligne)
- [Michael Viktor Schwarz 2020] (de) Michael Viktor Schwarz, « Zackenstil des Südens : zur Höllenlandschaft im Florentiner Baptisterium, ihren Voraussetzungen und ihrer Rezeption », dans Christine Beier (dir.), Michaela Schuller-Juckes (dir.), Europäische Bild- und Buchkultur im 13. Jahrhundert, Vienne, Böhlau Verlag, , 288 p. (ISBN 978-3205211938, lire en ligne), p. 33-50