8e régiment d'artillerie coloniale — Wikipédia

8e régiment d'artillerie coloniale
8e régiment d'artillerie de marine
Création 1er juillet 1939
Dissolution 31 octobre 1970
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type régiment d'artillerie coloniale
Rôle appui feu
Guerres Seconde Guerre mondiale

Le 8e régiment d'artillerie coloniale (8e RAC) est une unité de l'Armée de terre française. Créé en 1939 au début de la Seconde Guerre mondiale, le 8e RAC combat pendant la Bataille de France en juin 1940. Recréé en 1958 comme 8e régiment d'artillerie de marine, il est dissout en 1970.

Le 8e régiment d'artillerie coloniale est d'abord créé le 1er juillet 1939 avant d'être dissout le 1er septembre 1939[1].

Il est recréé le 25 avril 1940 à Rueil sous le nom de 8e régiment d'artillerie coloniale tractée tout terrains (8e RAC TTT). Il doit former, avec le 208e régiment d'artillerie lourde coloniale, l'artillerie de la 8e division d'infanterie coloniale, rattachée à l'armée des Alpes. Commandé par le lieutenant-colonel Philippe, le régiment est constitué de trois groupes de douze canons de 75 tractés tout-terrains chacun. La matériel est moderne et les cadres appartiennent à l'active[2]. Le groupe ne rejoint pas sa division[3] et est déployé le à l'est de Paris, pour défendre le canal de l'Ourcq au nord-est de Meaux[2].

Fin mai 1940, le 8e RAC et le 208e RALC sont rattachés à la 40e division d'infanterie alpine, formée de chasseurs alpins revenus de l'expédition de Norvège. Le 8e RAC se regroupe le à Saint-Nom-la-Bretèche puis rejoint sa division à Aumale (Seine-Maritime) le au soir. Le 6, le régiment détache un canon par batterie pour assurer la défense antichar des bataillons d'infanterie de la division, déployée sur la ligne Weygand entre Senarpont et Guibermesnil. Les blindés allemands sont bloqués mais le régiment subit des pertes importantes, dont les 4e et 5e batteries (IIe groupe). L'attaque se poursuit le lendemain et les restes du IIe groupe défendent Orival en stoppant les Allemands à seulement 200 m de ses positions[2].

Le régiment soutient la défense de la Bresle le [4] puis sa division décroche dans l'après-midi, après la percée de Rommel sur son flanc droit. Il reste au régiment la moitié de ses 36 pièces initiales[2]. Il se replie vers Neufchâtel-en-Bray, Tôtes et Veules-les-Roses. C'est dans cette localité que le régiment perd de nombreux hommes, capturés par les Allemands. Le IIIe groupe se replie vers la Mayenne[4] mais subit de lourds dégâts dans une embuscade à Quincampoix. Les deux autres groupes ne parviennent pas à franchir la Seine et se dirigent vers le nord-ouest. Ils se rendent sur ordre à Angiens le , après avoir détruit les canons restants[2]. La 9e batterie (IIIe groupe) parvient le à embarquer à Harfleur pour rejoindre Cherbourg mais elle est capturée le à Saint-Sauveur-le-Vicomte[4].

Les éléments rescapés du 8e RAC sont rattachés aux 5e et 3e divisions légères de cavalerie, qui traversent la Loire et retraitent jusque dans le Lot et la Gironde[4]. Le 8e RAC est dissout en août 1940[1].

La 10e batterie antichar divisionnaire du 8e RAC suit un autre itinéraire. Constituée le à Nemours à partir des 603e et 604e batteries antichars de réserve générale, elle est affectée au corps de cavalerie. Elle combat avec la 1re division légère mécanique (DLM) sur l'Avre puis retraite vers la Loire, la Charente et la Dordogne avec la 3e DLM. Elle a détruit pendant sa retraite dix blindés et huit véhicules, au prix de trois canons de 47[4].

Il réapparait dans les années 50. En 1958, il devient 8e régiment d'artillerie de marine. Il est dissout en 1970 et devient 9e régiment d'artillerie de marine[1].

L'étendard du 8e régiment d'artillerie de marine ne porte aucune inscription[5].

Références

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  1. a b et c J.-J. Marquet et R. Villeminey, Insignes et Historiques des Formations de l' Artillerie Coloniale et de Marine, Chateau-Chinon (Nièvre), Armée De Terre, , 335 p.
  2. a b c d et e Charles Deschenes, « Les troupes coloniales sur le front de la Somme (18 mai - 8 juin 1940) », L'Ancre d'Or,‎ , p. 27-36 (lire en ligne)
  3. F. L., « Les troupes coloniales en 1939-40 : la mobilisation et la période d'attente », L'Ancre d'Or,‎ , p. 27-38 (lire en ligne)
  4. a b c d et e Maurice Rives, « Les combattants de l'honneur », L'Ancre d'Or,‎ , p. 27-38 (lire en ligne)
  5. Décision no 12350/SGA/DMPA/SHD/DAT relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées (no 27), (lire en ligne), p. 117

Articles connexes

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