André Kolingba — Wikipédia
André Kolingba | |
Fonctions | |
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Président de la République centrafricaine[N 1] | |
– (12 ans, 1 mois et 21 jours) | |
Premier ministre | Jean-Pierre Lebouder Simon Narcisse Bozanga Édouard Frank Timothée Malendoma Énoch Dérant-Lakoué |
Prédécesseur | David Dacko |
Successeur | Ange-Félix Patassé |
Biographie | |
Nom de naissance | André Dieudonné Kolingba |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Bangui (Oubangui-Chari) |
Date de décès | (à 73 ans) |
Lieu de décès | Paris 5e (France) |
Nationalité | centrafricaine |
Parti politique | Rassemblement démocratique centrafricain |
Fratrie | François Zanga, Therèse Piriwa, Céline Yacongo, Angeline Yazanga |
Conjoint | Mireille Kolingba |
Enfants | Désiré Kolingba |
Profession | Militaire |
Religion | Catholicisme |
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Présidents de la République centrafricaine | |
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André Kolingba, né le à Bangui et mort le à l'hôpital Val de Grace à Paris 5e[1],[2], est un général et homme politique centrafricain qui dirigea la République centrafricaine d'une main de fer de 1981 à 1993. Autoritaire, il quitte le pouvoir en 1993 après un échec électoral et un nouveau coup d'État raté. Après plusieurs tentatives il ne parvient pas à retourner au pouvoir.
Biographie
[modifier | modifier le code]Né en 1936 à Bangui, dans l'ancienne colonie française d'Oubangui-Chari, il intègre l'armée française en 1954. Il est formé à l’École militaire préparatoire Général-Leclerc de Brazzaville (Congo), puis en France, à l'École des officiers d'active de Fréjus et à l'École des transmissions de Montargis[3].
Il est nommé ambassadeur au Canada, puis en Allemagne de l'Ouest par Bokassa Ier. À la chute de celui-ci en 1979, le président David Dacko le nomme chef d'état-major des armées[3].
Alors général, Kolingba démet le président Dacko de ses fonctions le et suspend la Constitution. Ce putsch a parfois été présenté, notamment dans la presse occidentale[4], comme un « pseudo coup d'État ». Dacko, en difficultés et malade, aurait en réalité accepté un « arrangement ». Cette version des faits ne semble pas confirmée aujourd'hui[5]. Kolingba dirige alors le Comité militaire de redressement national qui détient tous les pouvoirs jusqu'à sa dissolution en .
Présenté comme « calme », « secret », « débonnaire » et « bon chrétien »[5], Kolingba cherche à se démarquer de son prédécesseur Bokassa et à redorer le blason de son pays[3], mais instaure de fait une dictature militaire.
Auprès de lui, un Français arrivé à Bangui dans le cadre de la coopération, le colonel Jean-Claude Mantion, joue un rôle croissant. Membre de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE)[6], chef de la sécurité présidentielle, il apparaît bientôt comme « l'éminence grise »[6], « le véritable maître du pays »[3]. C'est notamment grâce à lui qu'est déjouée la tentative de putsch menée en 1982 par Ange-Félix Patassé[3].
Le , un référendum permet tout à la fois l'adoption d'une nouvelle Constitution et la désignation de Kolingba comme président à vie[5].
En 1987, celui-ci fonde le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC), parti unique[5].
Le , Kolingba gracie Bokassa, condamné à mort[5].
En 1991, à la suite d'une série de grèves et de manifestations et sous la pression du président français lors de la conférence de la Baule, il amorce le processus de la révision constitutionnelle en faveur du multipartisme qu'il avait interdit[3].
Kolingba gouverne la République centrafricaine jusqu'en 1993, lorsque, arrivé quatrième à l'élection présidentielle, il accepte le verdict des urnes et cède sa place à Ange-Félix Patassé, auquel il tente néanmoins, en vain, de reprendre le pouvoir par la force en [6]. Les membres de son ethnie – les Yakomas – subissent une sanglante répression. Alors que sa tête est mise à prix pour 25 millions de francs CFA, Kolingba se réfugie en Ouganda[6]. Il revient dans son pays deux ans plus tard à la faveur d'une amnistie lorsque Patassé est renversé par le général François Bozizé lors d'un coup d'état le 15 Mars 2003.
En 2005, il est à nouveau candidat à la présidentielle et se classe troisième d'un scrutin remporté par François Bozizé[3].
Alors qu'il était une nouvelle fois pressenti comme candidat à l'élection présidentielle de 2010 par ses partisans du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC)[3], il meurt le dimanche à l'hôpital d'instruction des armées françaises Val-de-Grâce de Paris, d'un cancer de la prostate, à l'âge de 73 ans. Un deuil national de 7 jours est décrété par le gouvernement et des obsèques nationales sont organisées en son honneur à Bangui.
Il est marié avec Mireille Kolingba. Son fils Désiré Kolingba (1956-2021) lui succède à la tête du RDC.
Publications
[modifier | modifier le code]- Le pari de la réussite : -, 198?, 217 p.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Philippe Bernard, « André Kolingba », in Le Monde, (nécrologie)
- Didier Bigo, « Kolingba ou le Centrafrique "normalisé" », in Pouvoir et obéissance en Centrafrique, Karthala, Paris, 1988, p. 259-276 (ISBN 2-86537-213-8)
- Tshitenge Lubabu M. K., « André Kolingba », in Jeune Afrique, no 2562, du 14 au , p. 89 (nécrologie)
- Jacques Serre, Biographie de David Dacko : premier président de la République Centrafricaine : 1930-2003, L'Harmattan, Paris, 2007, 384 p. (ISBN 978-2-296-02318-5)
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Président du Comité militaire de redressement national du au .
Références
[modifier | modifier le code]- « Décès à Paris de l'ancien président Kolingba », Ouest-France,
- Insee, « Extrait de l'acte de décès d'André Kolingba », sur MatchID
- Jeune Afrique, no 2562, du 14 au 20 février 2010, p. 89
- « Un coup d'État par consentement mutuel », Le Monde du 6 septembre 1981
- Didier Bigo, « Kolingba ou le Centrafrique "normalisé" », in Pouvoir et obéissance en Centrafrique, Karthala, Paris, 1988, p. 259-276
- Le Monde, 14 février 2010