Bataille de Toulouse (1814) — Wikipédia
Date | |
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Lieu | Toulouse |
Issue | résultat contesté |
Empire français | Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume d'Espagne Royaume de Portugal |
Jean-de-Dieu Soult | Arthur Wellesley de Wellington |
42 430 hommes[1] | 49 446 hommes[2] |
321 morts 2 369 blessés ou prisonniers[3] | 593 morts 5 024 blessés ou prisonniers[4] |
Batailles
- San Millan-Osma (06/1813)
- Vitoria (06/1813)
- Tolosa (06/1813)
- Saint-Sébastien (1er) (07/1813)
- Pyrénées (07/1813)
- Maya (07/1813)
- Roncevaux (07/1813)
- Sorauren (07/1813)
- Beunza (07/1813)
- Saint-Sébastien (2e) (08/1813)
- San Marcial (08/1813)
- Bidassoa (10/1813)
- Pampelune (10/1813)
- Nivelle (11/1813)
- Nive (12/1813)
Coordonnées | 43° 36′ 16″ nord, 1° 26′ 38″ est | |
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La bataille de Toulouse s'est déroulée le , de 6 heures à 21 heures, et opposa les troupes de l'armée impériale française commandée par le maréchal Soult aux troupes de la coalition anglo-hispano-portugaise, se soldant par une victoire tactique française mais une victoire stratégique de la coalition, en raison de la perte de la ville. La bataille a été livrée sur le seul territoire de la commune de Toulouse. Deux odonymes locaux (« rue du Dix-Avril » et « rue 1814 ») et un monument commémoratif rappellent cet événement.
Contexte
[modifier | modifier le code]Après la défaite de la dure guerre d’Espagne (1808-1813) menée par Napoléon Ier, l’armée française dut se replier de l’autre côté des Pyrénées ce qui constitua un terrain favorable aux Britanniques. Cette bataille devait permettre à Soult d'attendre des renforts venus d'Italie pour défendre le sud de la France ; elle était en fait inutile (Napoléon ayant déjà perdu, même si la nouvelle n'était pas encore parvenue à Soult qui ne la reçut que pendant la bataille).
Bataille
[modifier | modifier le code]Le , le maréchal Soult, duc de Dalmatie, arrive à Toulouse après avoir été chassé d’Espagne par l’armée anglo-hispano-portugaise commandée par le maréchal duc de Wellington. Soult décide de mettre la ville en état de défense, mais les paysans, anti-bonapartistes et effrayés, refusent de donner de la nourriture aux soldats et de fortifier la ville. Wellington essaie de contourner la ville pour interdire aux troupes de Soult une retraite vers Narbonne. Wellington laisse un corps d’armée à Saint-Cyprien et le reste de ses troupes vers Merville, où elles franchissent la Garonne. Le dimanche (jour de Pâques), la bataille s’engage. Les Anglais attaquent Saint-Cyprien, mais sont arrêtés aux actuelles allées Charles-de-Fitte. Les Écossais attaquent les Ponts-Jumeaux qui sont défendus par 300 soldats et 5 canons : c’est un nouvel échec. De plus, les Espagnols échouent eux aussi au pont Matabiau et à Jolimont. L'armée britannique arrive toutefois à rejoindre la route de Castres malgré l'inondation de l'Hers et attaque en donnant l'assaut à la redoute de la Cépière. Soult envoie des renforts dont le général Taupin, qui est tué à Jolimont, ce qui permet à Wellington d’occuper Jolimont.
Épilogue
[modifier | modifier le code]Dans la nuit du 11 au , selon un plan magistral, Soult évacue la « ville rose ». Le 12, Wellington entre triomphalement dans Toulouse, acclamé par les royalistes comme un libérateur. L’année suivante, Napoléon Ier revient. À Toulouse, cela ne provoque aucun trouble, mais après la défaite de Waterloo (), les « Verdets » (ultraroyalistes, habillés de vert) exercent une « terreur blanche » contre les bonapartistes. Le général Ramel, à qui ils ne pardonnent pas d’avoir accepté un commandement de Napoléon lors de son retour, est assassiné le .
Une victoire controversée
[modifier | modifier le code]La bataille de Toulouse a été considérée de différentes façons : les Britanniques la considèrent comme une victoire, parce que Soult, étant poussé à l'intérieur de la ville depuis ses positions défensives sur Jolimont et risquant d'être encerclé, a été contraint d'évacuer la ville, qu'ils y entrent le 12 avril, acclamés par les royalistes. Cependant d'autres arguments plaident en faveur sinon d'une victoire française, du moins d'un épisode favorable à Soult : la ville n'a pas été prise d'assaut le , ni l'armée de Soult amenée à capituler ; de plus, les pertes coalisées sont plus élevées que les pertes françaises (bien que cela ne soit pas très surprenant étant donné que les alliés ont attaqué une position défensive fortifiée). ; enfin les deux armées sont restées sur leurs positions pendant la journée du 11 avril qui a suivi le combat, et ce n'est que dans la nuit du 11 au 12 avril que Soult choisit d'évacuer Toulouse, avec une armée presque intacte. Mais c'est un choix qui lui est imposé. En évacuant Toulouse, il abandonne la base d'opérations la plus importante du Sud-Ouest. Il a toute liberté d'emmener ses blessés et son matériel. Il est donc possible de privilégier ce point de vue français.
Commémoration
[modifier | modifier le code]Depuis le se dresse, dans le parc de la Colonne, un obélisque commémorant la bataille de Toulouse.
- Le sommet de la colline de Jolimont et l'obélisque.
- « TOULOUSE RECONNAISSANTE ».
- « AUX BRAVES MORTS POUR LA PATRIE ».
Références
[modifier | modifier le code]- Gates 2001, p. 530.
- Gates 2001, p. 529.
- Castex 2013, p. 535.
- Gates 2001, p. 320.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Alexandre Du Mège, Précis historique de la bataille de Toulouse livrée le 10 avril 1814, entre l'armée française, commandée par le maréchal Soult, duc de Dalmatie, et l'armée alliée, sous les ordres de lord Wellington, éd. Delboy, Toulouse, 1852.
- Toulouse Impériale (1804-1814) - Édité par les archives municipales de Toulouse.
- [Gates 2001] (en) David Gates, The Spanish ulcer : a history of the Peninsular War, Cambridge, MA, Da Capo Press, , 557 p. (ISBN 978-0-306-81083-1). .
- Jean-Paul Escalettes, 10 avril 1814, la bataille de Toulouse, Portet-sur-Garonne, Editions Loubatières, , 319 p. (ISBN 978-2-86266-309-8).
- Jean Quatrevieux et Pierre Migliorini, Batailles de Napoléon dans le sud-ouest : vestiges du face à face Soult-Wellington de Vitoria à Toulouse, Anglet, Atlantica, , 210 p. (ISBN 978-2-84394-531-1).
- [Castex 2013] Jean-Claude Castex, Combats franco-anglais des Guerres du Premier Empire, , p. 535.