Ponts-Jumeaux — Wikipédia

Ponts-Jumeaux
Les Ponts-Jumeaux.
Les Ponts-Jumeaux.
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Midi-Pyrénées
Département Haute-Garonne
Commune Toulouse
Coordonnées géographiques 43° 36′ 40″ N, 1° 25′ 10″ E
Fonction
Franchit Du nord au sud l'embouchure du canal latéral à la Garonne, du canal du Midi et du canal de Brienne
Fonction Routière sur les ponts nord et sud ; cyclable sur le pont central
Caractéristiques techniques
Type Pont en maçonnerie
Matériau(x) Pierre, pierre de taille, brique
Construction
Mise en service 1771, 1774, 1844
Ingénieur(s) Joseph-Marie de Saget
Gestion
Concessionnaire Port de l'Embouchure, propriété de l'État
Historique
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1967)
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Ponts-Jumeaux
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Ponts-Jumeaux

L'appellation Ponts-Jumeaux désigne différentes entités liées à Toulouse : un ensemble de trois ponts inscrits au titre des monuments historiques, un quartier de Toulouse, un échangeur autoroutier et un ancien stade.

Les Ponts-Jumeaux sont trois ponts, qui enjambent chacun l'entrée d'un canal : le canal du Midi pour celui du centre, le canal de Brienne pour le pont sud et enfin le canal latéral à la Garonne pour le pont nord. Ils sont situés au port de l'Embouchure, à la jonction des quartiers de Toulouse Compans-Caffarelli, Ponts-Jumeaux, Sept Deniers et des Amidonniers dans le territoire duquel ils sont inscrits.

Le rêve économique antique de relier la mer Méditerranée à l'océan Atlantique par la voie fluviale afin d'éviter le passage obligé de la marchandise par le détroit de Gibraltar est réalisé au XVIIe siècle par les États de Languedoc pour le compte desquels Pierre-Paul Riquet creuse le canal royal du Languedoc de Sète à Toulouse où ses eaux, par l'écluse de descente du port de l'Embouchure construit à partir de 1670, rejoignent la Garonne sur laquelle le trafic se poursuit jusqu'à Bordeaux[1],[2],[3].

Un premier pont franchit le port au débouché du canal, le pont du petit Gragnague. À cause de l'obstacle constitué par le Bazacle, le canal n'a pu rejoindre le fleuve que bien en aval de la chaussée, au nord de Toulouse, et les bateaux qui naviguent sur la Garonne en amont ne peuvent rejoindre le canal. De même, les embarcations qui circulent sur le canal ne peuvent rejoindre les ports Garaud, de la Daurade, Viguerie ou Saint-Pierre dans le centre de Toulouse[1],[2],[3].

Pour contourner l'obstacle, l'archevêque de Toulouse Étienne-Charles de Loménie de Brienne, président des États du Languedoc, finance, presque un siècle plus tard, le creusement d'un canal dont il confie la réalisation à Joseph-Marie de Saget, ingénieur des travaux publics de la province de Languedoc. Mis en service en 1776, le canal Saint-Pierre, creusé du Bazacle jusqu'au port de l'Embouchure, permet la continuité de la navigation en amont de la chaussée[1],[2],[3].

Le port de l'Embouchure est élargi à la confluence des deux canaux. La construction de deux ponts à la jonction des deux embouchures est nécessaire. Le pont du Petit Gragnague qui enjambait auparavant le seul Canal du Midi étant rendu trop court par le creusement du canal de Brienne est démoli et remplacé par deux ponts identiques, les Ponts-Jumeaux. Chacun comporte une arche en anse de panier avec clé de voûte et bandeau en pierre comme l'appui du parapet, la corniche et l'arc extérieur des voûtes. Leur construction est également confiée à Joseph-Marie Saget. Le premier est achevé en 1771, le second en 1774. L'espace entre les deux est orné en 1775 d'un bas-relief allégorique sculpté dans du marbre de Carrare par François Lucas, professeur à l'Académie royale. L'ensemble est inauguré en 1776[1],[2],[3].

Le cours irrégulier de la Garonne aux débits variables et aux crues violentes nécessite la construction d'un nouveau canal pour rejoindre Bordeaux. La décision est prise en 1838, la construction du canal latéral à la Garonne est confiée à l'inspecteur divisionnaire des ponts-et-chaussées Jean-Baptiste de Baudre. Mis en eau en 1857, il relie Toulouse à Castets-en-Dorthe et assure la jonction depuis le port de l'Embouchure avec le canal du Midi, l'ensemble prenant le nom de canal des Deux-Mers. Un troisième pont est construit au-dessus du troisième canal, relié aux deux autres et donnant au port à nouveau élargi à cette occasion la forme d'un hémicycle. Ouvrage d'art et de génie civil rehaussée par le bas-relief du sculpteur François Lucas, l'ensemble des Ponts-Jumeaux désormais trois constitue une belle composition classique et une œuvre majeure du patrimoine fluvial[1],[2],[3],[4].

Le 7 mai 1906, la ligne AE du tramway relie la rue Lafayette aux Ponts-Jumeaux.

À la fin des années 1970, l'écluse et l'embouchure sur la Garonne disparaissent avec l'aménagement du périphérique de Toulouse et la construction de l'échangeur des Ponts-Jumeaux. Le bassin est fermé côté fleuve. Les eaux du port rejoignent toujours la Garonne par l'ancienne écluse désormais enfouie au droit du pont de la rocade[1],[2].

« La sculpture allégorique représente au centre l'Occitanie tenant le gouvernail d'une barque ornée de la croix du Languedoc. Elle ordonne à deux génies de creuser le canal pour la « commodité et sûreté de son commerce ». Le Canal est personnifié par un homme barbu, le bras gauche appuyé sur une urne. Les génies sont placés devant une écluse derrière laquelle se profile une voile de bateau. Entre la voile et la tenture centrale, on peut voir un panorama de Toulouse sur lequel on aperçoit le dôme des Chartreux. A droite la Garonne, tenant une corne d'abondance, encourage de la main un génie laboureur qui tient une charrue tirée par des bœufs. L'Occitanie représente les États du Languedoc, financeur du projet. L'action de la Province permet d'amener la prospérité et la fertilité à la ville de Toulouse, personnifiée par la Garonne[3] »

Bataille de Toulouse

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La bataille de Toulouse, l'un des derniers affrontements de la campagne de France qui suit la guerre d'Espagne, voit s'affronter, alors que Napoléon Ier a abdiqué depuis quatre jours, les troupes de l'armée impériale du maréchal Soult et les troupes de la coalition anglo-hispano-portugaise commandées par le duc de Wellington. Le , dès 6 heures du matin, les fusillers écossais attaquent la redoute construite aux Ponts-Jumeaux défendue par trois-cents soldats et cinq canons. Jusqu'au début de l'après-midi, cinq offensives meurtrières font de nombreuses victimes de part et d'autre. Le général Berlier est mis hors de combat mais le général Fririon repousse finalement les assaillants. Soult évacue malgré tout la ville le lendemain et le 12 Wellington entre dans Toulouse acclamé par les royalistes[5],[6],[7].

Protection du patrimoine

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Les ponts jumeaux enjambant le canal du Midi et le canal de Brienne sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du . Mémoire de l'histoire économique du Languedoc, ils rappellent la construction du canal du Languedoc au XVIIe siècle, du canal de Brienne au XVIIIe siècle et du canal latéral à la Garonne au XIXe siècle. L'ensemble de facture classique est agrémenté du bas-relief de François Lucas[4]. En 1995 l'ensemble est inscrit à l'inventaire général du patrimoine culturel à la suite d'un inventaire préliminaire, d'une enquête thématique communale sur les canaux toulousains et d'une enquête thématique régionale sur le canal des Deux-Mers[3].

Le quartier

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Situation du quartier no 4 dans Toulouse.

Les Ponts-Jumeaux ont donné leur nom à un quartier résidentiel du nord de Toulouse. Anciennement rattaché au grand quartier no 4 (soit le canton de Toulouse-4), il est rattaché depuis 2009 au secteur 3 - Toulouse Nord[8]. Formé d'un petit trapèze rectangle situé au nord du canal du Midi et dont l'angle aigu au sud-ouest vient toucher les Ponts-Jumeaux, il est entouré par le boulevard de Suisse à l'ouest, la rue Daydé au nord, la rue Roland-Garros à l'est, limitrophes avec le quartier des Minimes, et par le boulevard de l'Embouchure et le canal du Midi, limitrophes avec le quartier Compans-Caffarelli au sud.

Liste des lignes de bus de Toulouse1570​​​​​​​​​​​​​​ Métro de ToulouseLigne B du métro de ToulouseMétro de ToulouseLigne TAE du métro de Toulouse (2025)

Le quartier est desservi sur le boulevard de l'Embouchure et la rue Roland-Garros par les lignes 15 et 70 des bus Tisséo conduisant à la station Canal-du-Midi de la ligne B du métro de Toulouse située à 15 minutes à pied sur le boulevard de l'Embouchure dans le quartier des Minimes.

Il sera desservi en 2025 par la future ligne de métro Toulouse Aerospace Express accessible à la station Ponts-Jumeaux qui sera située sur le boulevard du même nom à proximité du chemin du Sang-de-Serp également dans le quartier des Minimes.

L'échangeur autoroutier

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Les Ponts-Jumeaux ont également donné leur nom à l'échangeur autoroutier qui constitue la sortie 30 de la rocade ouest du périphérique de Toulouse en formant une boucle autour du port de l'Embouchure à partir de laquelle s'embranchent les boulevards de Genève, de Suisse, de l'Embouchure, de la Marquette, et les allées de Barcelone et de Brienne conduisant vers le centre-ville.

Jusqu'à la création du stade Ernest-Wallon en 1980, le Stade toulousain joue au stade des Ponts-Jumeaux situé au pied du pont enjambant le canal latéral à la Garonne où se déroulent de mémorables rencontres comme celle du 18 janvier 1925 lors de laquelle l'équipe de Nouvelle-Zélande bat l'équipe de France 30 à 6 et où des spectateurs assistent au match perchés dans les arbres[9].

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a b c d e et f « Le port de l'Embouchure - Les Ponts-Jumeaux », sur septdeniersweb.free.fr
  2. a b c d e et f « Les « Ponts Jumeaux » à Toulouse. À la jonction des canaux » [PDF], sur jacolab.creations.pagesperso-orange.fr
  3. a b c d e f et g « Ponts Jumeaux (canal du Midi et canal de Brienne) », notice no IA31170003, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. a et b « Ponts jumeaux enjambant le canal du Midi et le canal de Brienne », notice no PA00094628, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. « 10 avril 1814, le canal du Midi meurtri », sur bab.viabloga.com
  6. Vermeil de Conchard, « II. De Vitoria à Toulouse. Campagnes de 1813-1814 d'après les archives du Ministère de la Guerre (Suite et fin.) », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, t. 40, nos 159-160,‎ , p. 408-449 (lire en ligne)
  7. « 1814 : qui a gagné la bataille de Toulouse ? », sur studiodifferemment.com
  8. « Présentation du quartier Minimes - Barrière-de-Paris - Ponts-Jumeaux », sur toulouse.fr
  9. « Toulouse. Il y a 39 ans, l’enceinte mythique du Stade Toulousain était démolie pour créer la rocade »,