Louis-Philippe de Ségur — Wikipédia

Louis-Philippe de Ségur
Illustration.
Portrait du marquis de Ségur au début du 19e siècle.
Fonctions
Grand maître des cérémonies de France

(3 mois et 17 jours)
Monarque Napoléon Ier
Prédécesseur Henri-Évrard de Dreux-Brézé
Successeur Henri-Évrard de Dreux-Brézé

(9 ans, 10 mois et 17 jours)
Monarque Napoléon Ier
Prédécesseur Henri-Évrard de Dreux-Brézé
Successeur Henri-Évrard de Dreux-Brézé
Ambassadeur de France en Russie

(4 ans)
Prédécesseur Charles Olivier de Saint-Georges de Vérac
Successeur René Eustache d'Osmond
Membre de l'Académie française
Fauteuil 22

(27 ans, 6 mois et 30 jours)
Prédécesseur Gabriel-Henri Gaillard
Successeur Jean-Pons-Guillaume Viennet
Sénateur

(10 mois et 24 jours)
Membre de la Chambre des Pairs

(10 ans, 9 mois et 8 jours)
Pairie héréditaire
Prédécesseur Pairie suspendue
Successeur Eugène de Ségur

(1 mois et 22 jours)
Pairie héréditaire
Prédécesseur nouveau régime
Successeur Pairie suspendue

(9 mois et 16 jours)
Pairie héréditaire
Prédécesseur Pairie créée
Successeur Cent-Jours
Député au Corps législatif

(1 an, 10 mois et 5 jours)
Circonscription Isère
Conseiller d'État
Biographie
Titre complet Marquis de Ségur, Comte de Ségur et de l'Empire
Date de naissance
Lieu de naissance Paris
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décès Ancien 1er arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France française
Parti politique Libéral
Père Philippe Henri de Ségur
Mère Louise de Vernon
Conjoint Antoinette d'Aguesseau
Enfants 3 enfants dont : Octave de Ségur, Philippe-Paul de Ségur
Famille Famille de Ségur
Profession homme politique, diplomate, écrivain
Distinctions Ordre national de la Légion d'honneur Grand-croix de l'Ordre de la Légion d'honneur
Ordre royal et militaire de Saint-Louis Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Religion Catholicisme

Louis-Philippe de Ségur
Blason

Louis Philippe, marquis et comte de Ségur (né le à Paris et mort le dans la même ville), est un gentilhomme français d'orientation libérale, officier de la révolution américaine, diplomate, homme politique, historien, poète, mais aussi chansonnier et goguettier.

Louis-Philippe de Ségur est le fils ainé du maréchal de Ségur (1724-1801), ministre de la Guerre de Louis XVI, et de Louise Anne de Vernon.

L'Ancien régime

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Portrait en silhouette du comte Louis-Philippe de Ségur.

Il suivit ses études à l'université de Strasbourg, où il reçut les leçons du pasteur Koch, rentra dans la carrière des armes et devint sous-lieutenant au régiment mestre de camp général en 1769, capitaine en 1772, et colonel en second du régiment d'Orléans en 1776. Il fréquentait fort assidûment Mme du Deffand et les beaux esprits du temps, et se lia avec Laharpe, Marmontel et Voltaire.

Il s'enthousiasme pour la révolution américaine. Le , il écrit dans une lettre : «Quoique jeune, j'ai déjà passé par beaucoup d'épreuves et je suis revenu de beaucoup d'erreurs. Le pouvoir arbitraire me pèse. La liberté pour laquelle je vais combattre m'inspire un vif enthousiasme, et je voudrais que mon pays pût jouir de celle qui est compatible avec notre monarchie, notre position et nos mœurs ». En 1783, Ségur suit Rochambeau en Amérique, avec le grade de colonel des dragons de Ségur.

Après avoir travaillé quelques mois avec son père au ministère de la Guerre, il est nommé, en , ambassadeur de France en Russie où il ne tarde pas à être apprécié de Catherine II ; il lui adresse des épîtres et compose des pièces galantes pour son théâtre particulier. Il l'accompagne en Crimée en 1787, et profite de ce voyage, dont il a publié une relation, pour cimenter entre la France, la Russie, l'Autriche et l'Espagne, une alliance tendant au démembrement de la Turquie. Ce projet ayant échoué par Louis XVI, Ségur revient en France en .

La Révolution (1789-1799)

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Il se mêle au mouvement politique, se montre partisan des idées nouvelles et est élu député suppléant aux États généraux de 1789.

En , il est nommé, à la place du cardinal de Bernis, ambassadeur à Rome, mais le pape refuse de le recevoir. Il obtient, à son retour, le grade de maréchal de camp et est envoyé à Berlin, avec la mission de détacher la Prusse de la ligue conclue à Pillnitz. Mais le roi Frédéric-Guillaume II de Prusse ayant appris que Ségur apportait trois millions pour se rendre favorables les ministres et les favoris, lui tourne brutalement le dos le jour où il lui présente ses lettres de créance, le . À quelques jours de là, Ségur est grièvement blessé en duel ; il doit quitter Berlin au mois de mars suivant, refuse le portefeuille des Affaires étrangères que lui offrit le roi, et se retire à Chatenay, près de Sceaux, où il vécut dans la retraite pendant la plus grande partie de la Révolution.

Écrivant des ouvrages historiques, il reste prudent et se garde de tous les publier. En particulier, en 1790, il commente les ouvrages de Favier[réf. nécessaire] et les publie sous le nom de Politique des cabinets de l'Europe ; il réussit à convaincre Mirabeau, contre l'avis de Favier, de la nécessité de secourir l'Espagne contre l'Angleterre en application du « Pacte de famille » de 1761.

De 1796 à la fin de 1801, il participe aux activités de la société chantante des diners du Vaudeville, où il figure comme « Ségur ainé », au côté de son frère Joseph-Alexandre de Ségur, « Ségur jeune ».

Le Consulat et l'Empire (1800-1814)

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En 1801, il devient député au Corps législatif et courtise le Premier Consul. Spirituel, il justifie un jour un retard qui a irrité Bonaparte par un « embarras de rois », car il y avait six rois étrangers à Paris à ce moment-là[réf. nécessaire]. En 1802, il entre au conseil d'État. Nommé membre de l'Académie française en 1803, il est comblé d'honneurs à l'avènement de l'Empire : il est nommé Grand-Maître des cérémonies et fait successivement Grand aigle de la Légion d'honneur, ce qui correspond à la dignité actuelle de Grand Croix, Grand officier civil de la couronne (Grand maître des cérémonies de France), comte de l'Empire, enfin sénateur. À partir de 1806, il participe à la société chantante du Caveau moderne, sans son frère, mort l'année auparavant, en 1805.

La Restauration, les Cent-Jours et la monarchie de Juillet (1814-1830)

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Lors du retour de Louis XVIII en 1814, il va saluer le roi à Compiègne et est fait pair de France. Il revient à Napoléon sous les Cent-Jours, défendant les droits de Napoléon II et se proposant comme compagnon pour Sainte-Hélène, ce qui lui est refusé. À son retour après Waterloo, Louis XVIII ferme les yeux sur ses hésitations et le maintient à la Chambre des pairs, où il défend des idées libérales.

Franc-maçon, il est officier d'honneur du Grand Orient de France et grand commandeur du Suprême Conseil de France de 1822 à 1825, dont il garde le titre comme honoraire jusqu'à sa mort[1].

En 1830, il se rallie à Louis-Philippe Ier, son cousin, dont il voit l'avènement avec joie. Mais il meurt peu de temps après, en .

Les papiers personnels de Louis-Philippe de Ségur et de son fils Philippe-Paul de Ségur sont conservés aux Archives nationales sous la cote 36AP[2].

Portrait d’Antoinette-Elisabeth-Marie d'Aguesseau, comtesse de Ségur (1756-1828), par Élisabeth Vigée Le Brun.

Il se marie le à Paris avec Antoinette Élisabeth Marie d'Aguesseau, fille de Jean-Baptiste Paulin d'Aguesseau de Fresnes et Marie-Geneviève-Rosalie le Bret, et petite-fille du chancelier Henri François d'Aguesseau et de Cardin Lebret. De ce mariage naissent deux fils et une fille :

  • Philippe de Ségur, général et historien.
  • Octave de Ségur, marié le à Marie Félicité Henriette d'Aguesseau, dont le fils Eugène épouse en 1819 Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur.
  • Louise Antoinette Pauline, Laure de Ségur, née le , décédée à Paris le , à l'âge de trente-quatre ans. Elle se marie en 1799 avec Louis, Auguste Claude Vallet de Villeneuve (1779-1837), petit-neveu de Madame Dupin, trésorier de la ville de Paris.
Louis Philippe de Ségur, pair de France.
  • Histoire des principaux événements du règne de Fréderic-Guillaume II, 1800
  • Pensées politiques, Paris, 1795
  • Histoire de France (n vol.), 1824-1834
  • Histoire des juifs, 1827
  • Mémoires (3 vol.), 1824
  • Ses Œuvres complètes en 34 volumes ont été publiées à partir de 1824[3].

Notes et références

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  1. Daniel Ligou, Dictionnaire de la franc-maçonnerie, Paris, Presses universitaires de France, , 5e éd. (1re éd. 1986), 1 376 p. (ISBN 2-13-055094-0), p. 1127.Voir et modifier les données sur Wikidata .
  2. [1] site des Archives nationales
  3. 1911, vol. 24, p. 584

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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