Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste — Wikipédia
Le Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste (MIBI) est un groupe avantgardiste de créateurs européens fondé entre autres par Asger Jorn en 1954.
Histoire du mouvement
[modifier | modifier le code]Durant l'automne 1953, deux ans après la dissolution du groupe CoBrA, Asger Jorn, alors en Suisse, contacte l'architecte Max Bill dans le but de (re)fonder « le Bauhaus imaginaire ».
Dans une lettre datée , il contacte le peintre Enrico Baj, et décide de lancer un mouvement regroupant des artistes expérimentaux[1].
L'année suivante, Jorn et Baj organisent en août la première manifestation officielle du Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste à Albisola, dans le cadre des Rencontres internationales de la céramique. En décembre, lors de la 10e Triennale d'art industriel de Milan, le MIBI expose pour la première fois, à l'initiative de Max Bill, et aux côtés de Lucio Fontana, entre autres[2].
En novembre 1954, Jorn, auquel Baj avait fait connaître le bulletin de l'Internationale lettriste Potlatch, entre en contact avec ce groupe par l'intermédiaire d'abord d'André-Frank Conord, ancien rédacteur en chef qui vient d'être exclu. Une correspondance assidue, prélude au futur rapprochement, s'engage alors avec Guy Debord et Michèle Bernstein. Le , le « laboratoire expérimental » du Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste est formellement lancé à Alba (Italie), chez Giuseppe Pinot-Gallizio, et avec Piero Simondo (it)[2]. Ce dernier coordonne l'édition en de la revue Eristica où Guy Debord est mentionné comme « rédacteur en chef ». Du 2 au suivant, ont lieu les deuxièmes rencontres internationales de la céramique, toujours à Alba, pendant lesquelles est organisé le Premier Congrès des artistes libres (Primo congresso degli artisti liberi) où Gil J Wolman représente l'Internationale lettriste tandis qu'Enrico Baj s'en trouve écarté dès le premier jour[3].
Le , à Cosio di Arroscia, le MIBI fusionne avec le Comité psychogéographique de Londres (c'est-à-dire Ralph Rumney) et l'Internationale lettriste pour former l'Internationale situationniste[4].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Asger Jorn [1957], Pour la forme. Ébauche d'une méthodologie des arts, Paris, éditions Allia, 2001, (ISBN 9782844850720).
- Jean-Marie Apostolidès, Debord. Le naufrageur, Paris, Flammarion, collection Grandes biographies, 2015, p. 178-183, (ISBN 9782081313941).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Baj-Jorn, Lettres 1953-1961, Musée d’art moderne de Saint-Etienne, 1989, p. 145-146.
- (it) Lettre à Baj reproduite en français dans La questione laboratorio par Sandro Ricaldone (1997), in Sandro Ricaldone webpage, en ligne.
- cf. Potlatch numéro 27 du 2 novembre 1956, La Plate-forme d'Alba, in Potlatch 1954-1957, réédition de la collection complète par les Éditions Gérard Lebovici Paris 1985
- « En souvenir du futur : les jugements de l'IS sur la scène artistique des années 1950-1960 » par Fabien Danesi , in Archives et documents situationnistes, no 4, Paris, Denoël, 2004, (ISBN 9782207256503).