Stade de France — Wikipédia

Stade de France
Match France - Pays-Bas du 9 septembre 2018.
UEFA 4/4 étoiles
Généralités
Noms précédents
Grand Stade
Adresse
ZAC du Cornillon Nord
93200 Saint-Denis, Drapeau de la France France
Construction et ouverture
Début de construction
1995
Construction
1995-1997
Ouverture
(26 ans)
Architecte
Michel Macary
Aymeric Zublena
Michel Regembal
Claude Costantini
Coût de construction
364 millions €[1]
Utilisation
Clubs résidents
Propriétaire
Administration
Consortium Stade de France (jusqu'en 2025)
Équipement
Surface
Pelouse hybride GrassMaster, Tarkett Sports
Capacité
Football et rugby à XV : 80 698
Athlétisme : 75 000
Spectacles : plus de 97 000 selon configuration
Tribunes
3 (Basse, Intermédiaire, Haute)
Affluence record
Football : 80 056 (Finale Coupe de France 2009 : Stade rennais FC - EA Guingamp)
Rugby : 80 430 (Finale Coupe du monde 2007 : Afrique du Sud - Angleterre)
Concert : 97 036 (Indochine (groupe), Central Tour, )
Dimensions
119 × 75 m[2]
Localisation
Coordonnées
Carte

Le Stade de France (parfois désigné par ses initiales, « SDF ») est le plus grand stade français, situé à Saint-Denis dans la proche banlieue nord de Paris, comprenant 80 698 places en configuration football ou rugby. L'architecture de ce stade s'inspire du Worldport, un terminal de la compagnie aérienne américaine Pan Am qui se situait à l'aéroport international John-F.-Kennedy de New York.

Construit pour les besoins de la Coupe du monde de football de 1998 en France afin de remplacer le Parc des Princes jugé trop petit, il est inauguré le par le président de la République Jacques Chirac lors du match de football France - Espagne. Son caractère multifonctionnel l'amène ensuite à accueillir différents événements sportifs (football, rugby, athlétisme, courses automobiles) et culturels (concerts, grands spectacles, animations) avec une capacité modulable. Contrairement à la majorité des autres stades, il ne dispose pas de club résident et est possédé par l'État. Sa capacité et sa localisation en font l'un des lieux les plus prestigieux du sport français malgré sa jeune existence.

Il s'agit du premier stade à avoir accueilli une finale de Coupe du monde de football (en 1998) et de rugby à XV (en 2007 puis en 2023), rejoint ensuite par le stade Nissan de Yokohama (Japon). Le Stade de France a également été le théâtre de la finale du championnat d'Europe de football 2016 et de la Ligue des Champions à trois reprises (2000, 2006 et 2022). Il devient enfin stade olympique, en accueillant les épreuves d'athlétisme et de rugby à sept, ainsi que la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris 2024.

Son histoire est également marquée par plusieurs polémiques lors de rencontres de football et par les attentats du 13 novembre 2015, lors du match amical France-Allemagne, où trois explosions dans le périmètre du stade font, outre les terroristes, un mort et plusieurs blessés.

Ancien logo (refonte), en vigueur jusqu'au 28 juillet 2008.

Le projet d'un nouveau grand stade francilien est initié en 1988 par le Premier ministre Jacques Chirac, alors que la France est candidate pour organiser la Coupe du monde de football de 1998. Les noms de plusieurs sites potentiels sont retenus : Vincennes, Nanterre, Marne-la-Vallée ou encore Tremblay-en-France. En 1991, le Premier ministre Michel Rocard tranche pour la ville nouvelle de Melun-Sénart. Le maire de Paris, Jacques Chirac, critique ce choix, considérant que, situé à 35 km de Paris, le site ne sera pas assez accessible ; il refuse alors que la ville de Paris finance le projet[3].

Le , la Fédération internationale de football association (FIFA) choisit la France pour organiser la Coupe du monde[4]. En contrepartie, la France s'engage à construire un stade d'une capacité de 80 000 places, assises et couvertes. Il y a plus de 70 ans que l'État n'avait pas construit de stade (stade olympique Yves-du-Manoir à Colombes pour les Jeux olympiques d'été de 1924), laissant les villes opérer seules dans le domaine.

Édouard Balladur, alors Premier ministre, enterre le projet de Melun-Sénart et choisit Saint-Denis, proposition qui avait déjà été suggérée en 1988. L'accueil du Grand Stade à la Plaine Saint-Denis est accepté par le maire de l'époque, Patrick Braouezec, à la condition qu'il permette d'accélérer le projet urbain sur ce quartier. La création de deux stations de RER, la couverture de l'autoroute A1 et la naissance d'un nouveau quartier d'affaires sont alors projetées[3].

Un concours est organisé entre deux projets : celui de Macary-Zublena-Regenbal-Costantini et l'autre de Jean Nouvel. Mieux noté par le jury de sélection (10 voix contre 4), le projet de Nouvel est exclu par le gouvernement Balladur, en raison officiellement d'un surcoût par rapport au consortium SGE-Bouygues-Dumez qui portait le projet des architectes Zublena-Macary[5]. Saisies par Nouvel, la Cour des comptes et la Commission européenne estimeront en juillet 1996 que l'appel d'offre et le traité de concession définitif, signé entre les deux tours de la présidentielle, étaient trop favorables au consortium et s'interrogeront sur la pertinence financière et même la valeur juridique de ces choix[6]. Le projet de Nouvel proposait la construction d'un stade rectangulaire qui aurait été le premier en France à se doter d'un toit amovible, ce qui aurait permis de jouer par n'importe quel temps, dans de bonnes conditions. Il proposait également une modularité inédite avec les quatre tribunes qui s'écarteraient et se déplaceraient sur des roues et des coussins d'airs[7],[8]. L'architecte justifie cela car une piste d'athlétisme provoque au moins le recul de 17 mètres des tribunes du terrain et proposait même un dispositif arena (l'équivalent serait le stade Pierre-Mauroy)[9].

Seul l'État pouvait conduire un investissement de cette envergure. La concession est la meilleure réponse à l'importance du coût. Le principe, inédit pour la construction d’un équipement sportif, est le suivant : le concessionnaire prend à sa charge la construction et l'exploitation du stade, et obtient en échange de l'État une concession de 30 ans et une participation financière à son investissement. Ce principe, envisagé dès 1988, a eu des conséquences importantes sur le choix du site (qui devait être bien desservi et proche de Paris) et sur la polyvalence du programme (compétitions de haut niveau en football, rugby et athlétisme, spectacles et manifestations de grande envergure). Après le choix des constructeurs et la signature du permis de construire (le ), il ne restait plus que 31 mois pour bâtir le stade.

Pose de la première pierre par Alain Juppé.

Le chantier commence le mais la pose de la première pierre a lieu le [5]. La construction du Stade de France a fait appel à la fois à des techniques de travaux publics (structures des gradins, haubans et ancrage du toit) et de bâtiment (locaux intérieurs, surfaces habitables sous les gradins, façades vitrées).

L'une des caractéristiques de ce chantier fut sa rapidité d'exécution. Les 800 000 m2 de terrassement ont été effectués en cinq mois et les 180 000 m3 de béton coulés en un an. Les aménagements techniques, la pose du toit, l'installation de la tribune mobile de 25 000 places se sont également effectués en un an. En outre, 40 000 plans ont été nécessaires.

Longtemps nommée « Grand Stade », l'enceinte est baptisée « Stade de France » le par un jury réuni par le ministre des Sports de l'époque, Guy Drut, spécialement pour lui trouver un nom : « Le stade que la France entière attendait depuis si longtemps… s'appellera tout simplement stade de France »[10]. Un concours d'idées avait été lancé par le ministère des Sports ainsi qu'une consultation populaire sur Radio France, et le nom de Michel Platini fut le plus souvent cité ; ce-dernier, co-président du comité d'organisation du Mondial, est cependant contre[3]. Le jury écarta toutefois les noms de personnes et opta pour « stade de France »[11] après une proposition de Liane Foly et Francis Huster[12].

Inauguration du Stade de France

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Avant l'inauguration en grande pompe, un match de football a lieu le opposant les « bâtisseurs du Stade » (plusieurs dizaines d'ouvriers sélectionnés) au Variétés Club de France. Il s'agit à la fois d'un test technique et d'une fête de fin de chantier[13].

Le stade est inauguré le lors du match de football France – Espagne, en présence de Jacques Chirac, président de la République.

Le soir du match, l'événement est présenté au journal de 20 heures de France 2 comme un événement historique[14], Daniel Bilalian déclarant que « pour la première fois de son histoire, la France possède un stade digne de son football »[14]. Le stade vient d'être inauguré quelques minutes plus tôt par le président de la République, dont la présence confère à cet événement une importance de dimension nationale. La nouvelle enceinte est comparée à une « cathédrale du sport que l'on attendait depuis presque un siècle »[14], traduisant là l'attente du football français, et les conséquences pour l'équipe de France, pour laquelle il y a désormais « un avant et un après ». Un grand stade en France s'apparentait à un rêve fantasmagorique, tel un « serpent de mer ou une chimère » selon le journaliste, le rêve est pourtant devenu réalité le à l'occasion d'un match amical opposant l'équipe de France à l'équipe d'Espagne. La France avait été sacrée championne d'Europe en 1984 mais ne disposait toujours pas de grand stade alors que toutes les grandes nations disposaient de stades pouvant accueillir près du double de la capacité du Parc des Princes. La finale de la coupe du monde en 1982 s'était déroulée devant 90 000 personnes à Madrid.

Le Stade de France est inauguré en présence des plus illustres sportifs français, parmi lesquels Luc Alphand, Alain Prost, Jeannie Longo et Michel Platini[14], dont l'entrée dans l'arène succède à un spectacle animé par 1 200 jeunes[14] pour un coût estimé à 3 millions de francs[14]. Selon France 2, la fête rappelle la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de 1992[14]. Deux jeunes de Seine-Saint-Denis clôturent la cérémonie en coupant un immense drapeau français de 80 mètres de long et 4,5 mètres de larges[14], pour enfin laisser place aux acteurs du match France - Espagne.

Avec ce match inaugural, le football français passe bien dans une nouvelle dimension. Il y a un « après », la Fédération française de football rappelant que ce soir-là, « l'histoire ne faisait que commencer »[15]. Dans le journal de 20 h, on évoque l'engouement que représente cet événement[16], et ces 79 000 personnes ayant bravé le froid « pour vivre ces instants historiques »[16]. Manolo a fait le déplacement en bon supporter de l'Espagne, mais il n'a pas voulu que son billet soit déchiré, pour que le souvenir de ce moment historique reste entier[16]. « Grandiose, immense, fabuleux » sont les trois qualificatifs les plus repris parmi le public[16].

Zinédine Zidane est le premier joueur de football à y avoir marqué un but, contre l'Espagne.

Le Stade de France accueillera également les matchs de l'équipe de France de rugby. Philippe Bernat-Salles sera le premier joueur de rugby à XV à y avoir marqué un essai, contre l'Angleterre.

Volonté politique sous-jacente

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L'objectif sous-jacent était d'accueillir les Jeux olympiques d'été, l'Île-de-France n'ayant pas de grands stades d'athlétismes modernes (Jean Bouin, Yves-du-Manoir, Charléty)[17],[18] car ce stade a une particularité : il est à la fois adapté aux sports collectifs (foot et rugby) et à l'athlétisme grâce à ses tribunes rétractables au premier niveau. Dès le départ, il a été conçu comme espace multifonctionnel, pluridisciplinaire[18]. Le Stade de France est donc inclus dans les candidatures pour accueillir les Jeux Olympiques en 2008, 2012 et 2024, qui est retenue.

À partir de là, il y a eu également toute une réflexion autour des effets bénéfiques de synergie que ce stade pourrait engendrer sur l'environnement local et le tissu urbain, notamment comme locomotive pour développer le territoire dans lequel il est implanté[18],[19].

Le Stade de France est situé à Saint-Denis, dans le quartier de La Plaine Saint-Denis, au nord de Paris, sur des terrains d'anciennes cokeries de Gaz de France ayant appartenu à la ville de Paris. Jacques Chirac, l'ancien maire de Paris et futur président de la République française (RPR), ainsi que tous les maires des communes de Seine-Saint-Denis environnantes (à l'époque, du parti communiste) ont fait poids contre le projet opposé du grand sud-est de Paris, à Melun-Sénart, défendu par des personnalités politiques proches du parti socialiste[20]. Comme il s'agissait d'un département de banlieue ayant des difficultés sociales et culturelles, avec des populations plutôt défavorisées et que la région de Plaine Saint-Denis était devenue une friche industrielle, la volonté politique était aussi d’utiliser ce stade comme élément moteur pour rénover et re-développer tout le territoire[21],[19].

C'est ce qui s'est réalisé avec un nouvel espace urbain aménagé, de la Porte de la Chapelle au stade, notamment la construction de nouvelles infrastructures (A86 et rénovation A1, métro et train), de bureaux (KIA, AFNOR, Agences de Santé, plateaux de télévision et sociétés de production), de nouveaux équipements et projets (centre commercial, TV-Cité, Cité du cinéma, Siège SFR et Orange), de centres universitaires et culturels (antenne du CNAM, IUT, CESTI, annexe Musée Arts et Métiers, Multiplex Gaumont) et de logements du secteur social ou privé et hôtels (Accor Novotel et Ibis, Adagio, Marriott Courtyard, Campanile).

Le Stade de France a aussi noué différents accords avec des associations qui ont souvent un but éducatif, afin de mieux s'intégrer à son environnement. Il permet à de jeunes enfants d’avoir accès à la culture, aux loisirs, notamment avec le Secours populaire français qui, chaque année ou tous les deux ans, invite des enfants de Seine-Saint-Denis à venir partager une expérience au Stade de France. Ce qui favorise le développement culturel du territoire[18].

On déclara que le stade fut à plusieurs reprises menacé par le risque de devenir un éléphant blanc[22],[23],[24]. La menace fut au maximum quand le projet de la fédération de rugby d'avoir son propre stade (son « Twickenham ») à Évry faillit aboutir mais fut annulé fin 2016. Les autres événements sont mitigés. La FFF doit contractuellement y faire jouer certain nombre de rencontres, mais les matchs en province de l'équipe de France sont des succès constants. Depuis 2017, le meeting annuel d'athlétisme est relocalisé au Stade Charléty, qui aurait également accueilli les championnats d'Europe d'athlétisme en 2020 (annulés).

Le Stade de France n'a toujours pas trouvé sa viabilité économique en 2017. Après une perte de 1,95 million d'euros enregistrée en 2015 par sa société gérante, le déficit triple avec 5,98 millions d'euros de perte en 2016 et un résultat d'exploitation de - 6,74 millions d'euros en 2016 contre -2,58 millions d'euros en 2015[25].

On proposa un plan de modernisation de 500 millions €, avec des loges et la suppression de la piste d'athlétisme. Malgré l'accueil prochain des Jeux Olympiques d'été de 2024, le stade n'accueille plus d'épreuves d'athlétismes depuis 2017[26] et la piste est prévue pour être enlevée après les jeux[27]. On considère qu'un club de football résident serait le meilleur moyen de pérennité[28].

Dans un rapport de , la Cour des comptes salue la « réussite architecturale, urbaine et fonctionnelle » du Stade de France[29], « premier stade multifonctionnel construit dans le monde »[30] et souligne la solidité de son modèle économique, qui a dégagé une rentabilité quatre fois supérieure à la prévision financière d’origine, mais critique le contrat de concession et l'exploitation du stade. L'absence de club résident est notamment soulignée comme ayant coûté des dizaines de millions d'euros à l'État[31],[32] qui versait 16 millions d'euros annuels au consortium Vinci/Bouygues qui gère le Stade de France, soit 5 % du budget annuel du ministère des Sports, de la Jeunesse, de l'Éducation populaire et de la Vie associative. La Cour préconise en conclusion d'« examiner notamment l’hypothèse de sa cession, immédiate ou différée au terme de la concession actuelle, à une structure capitalistique associant un gestionnaire-exploitant aux fédérations sportives nationales » de football et de rugby : « le Stade de France est le seul stade d’État en Europe, exception peu justifiée du point de vue des missions d’intérêt général, moins encore par des raisons économiques. Aussi, il serait logique et souhaitable que l’État étudie avec attention une solution propre à limiter et éviter, à long terme, tous engagements financiers publics pour [sa] gestion ».

Le coût total de réalisation du Stade de France est de 2 milliards de francs (305 000 000 ) HT dont 290 millions € HT de travaux répartis en[33] :

  • 122 millions d'euros de gros œuvre ;
  • 45 millions d'euros de toiture ;
  • 122 millions d'euros de corps d'états secondaires (équipements, éclairage, ventilation, sonorisation, habillage, sièges, pelouse, etc.).

Entre 1998 et 2012, l’État doit verser 17 millions d'euros par an de pénalités au consortium pour absence de club résident, soit 5 % du budget du ministère des Sports[34].

En , le ministre de l'Action et des Comptes public, Gérald Darmanin, confirme que la rénovation du Stade de France en vue des Jeux Olympiques de 2024 devrait s'élever à 450 millions d'euros, contre 50 millions d'euros annoncés initialement[35]. En , un coût de 70 millions d'euros de rénovation était d'ores et déjà évoqué[36].

Modernisation entre 2020 et 2024

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En amont des Jeux olympiques d'été de 2024, le Stade de France fait l'objet de deux vagues de travaux. En 2020-2021, une première tranche de rénovation a lieu autour notamment de l'éclairage, de l'accessibilité, des buvettes et des espaces VIP pour un montant d'environ 40 millions d’euros[37]. Après la Coupe du monde de rugby, une seconde tranche de travaux démarre à l'automne 2023 avec en particulier la reconstruction de la piste et des sautoirs d'athlétisme, mais aussi des chantiers moins visibles comme le doublement du raccordement électrique (pour ne plus avoir recours aux groupes électrogènes) et équiper la toiture d'antenne 5G[37]. À compter de janvier 2024, les entreprises hébergées et le site de coworking laissent la place aux équipes du Cojo[37].

Durant les JOP, l'enceinte doit accueillir le rugby à sept du 24 au 30 juillet 2024, puis l’athlétisme du 1er au 11 août et enfin la cérémonie de clôture, avant d'enchaîner sur les épreuves de para-athlétisme et la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques du 30 août au 8 septembre[37].

Moyens d'accès

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Bien qu'il soit situé au carrefour des autoroutes A1 et A86, il est déconseillé de s'y rendre en voiture, sauf si l'on dispose d'un parking réservé, car le stade n'a été pourvu que de 3 000 places de stationnement.

Les stations de transport en commun, par ordre de distance :

Jusqu’à 70 % des spectateurs du Stade de France empruntent les transports en commun, principalement par la gare du RER B, mais aussi par la ligne 13 ou le RER D. Des rames RER ont des missions adaptées pour les matchs. Après avoir déposé leurs passagers au Stade de France, ils sont envoyés au dépôt en attendant la fin de la rencontre et de pouvoir charger un maximum de voyageurs[38]. En fin de rencontre, un maximum de portiques de validation sont mis en mode « retour » pour permettre à un maximum de gens d’entrer dans la gare et les ascenseurs mis hors service. Les agents de régulation gèrent la foule dans les passerelles d’accès aux quais pour éviter les bousculades[38]. En 2023, la tarification pour un déplacement ponctuel entre Paris et le Stade de France est disparate. Après la disparition du ticket t+ en 2023, le métro nécessite un smartphone compatible ou l'achat d'une carte Navigo Easy rechargeable (1,69  par trajet s'ils sont achetés par 10 ou 2,10  à l'unité, plus 2  le support). En revanche, le RER nécessite l'achat d'un billet origine-destination facturé 3,10 , ce qui désoriente souvent les spectateurs[39].

Le vélo n'a pas été intégré comme mode d'accès au Stade lors de sa conception. Toutefois, à compter de la Coupe du monde de rugby 2023, des stations événementielles Velib' viennent renforcer les stations proches du Stade[40]. Durant les Jeux olympiques d'été de 2024, plus de 3 000 places de stationnement seront installées aux abords du Stade, dont une infrastructure pérenne de 1 000 places rue de Brennus, accessibles par plusieurs pistes cyclables notamment le long du canal Saint-Denis[41],[42],[43].

Architecture et aménagement du territoire

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Le stade de France est construit à l'emplacement de l'ancienne usine et des gazomètres de la Société du gaz de Paris, vue ici dans les années 1920.

Cette construction a eu également pour objectif de faire connaître et de développer la zone de la Plaine Saint-Denis, une ancienne friche industrielle en cours de rénovation : nouveaux quartiers résidentiels, nouvelles activités tertiaires. Le Stade de France permet de donner un visage attractif à l'adresse des entreprises.

Au nord du stade, séparé par la rue Henri Delaunay, se trouve le stade annexe, composé d'une piste d'athlétisme de 6 couloirs (8 couloirs cependant pour les courses en ligne droite de 100/110 mètres), des sautoirs et aires de lancer, entourant une pelouse classique pouvant servir de terrain de football[44]. Ce stade est relié par tunnel au Stade de France[45]. Cette construction permet aux équipes et athlètes d'avoir une surface d'entraînement. D'autant que l'IAAF demande pour les meetings d'athlétisme, une zone d'entraînement offrant pratiquement les mêmes conditions que la compétition[46],[47]. Ce stade peut aussi servir d'héliport en cas d'évacuation pour blessure grave[45][réf. à confirmer].

Cette zone bénéficie de la bonne desserte du stade : deux gares RER (lignes B et D), une station de métro, des correspondances de bus avec le nord, l'ouest et le centre de Paris, un carrefour autoroutier avec des accès à l'A1 et à l'A86.

Conçu avec le concours d'un logiciel de simulation de foule, le Stade de France permet une évacuation pratiquement sans cohue comparée à celle de stades pourtant plus petits que lui.

L'équipe des architectes l'ayant conçu est composée de Michel Macary, Aymeric Zublena, Michel Régembal et Claude Costantini (association des agences SCAU et C.R. Architecture). La gestion en est confiée depuis le début à un consortium comprenant les groupes ayant participé à sa construction : Bouygues, GTM-entrepose, filiale de Vinci et la SGE. Aujourd'hui le consortium est la filiale de Bouygues à 33 %, et de Vinci à 67 %. L’Association internationale des ponts et charpentes (AIPC) a attribué en 2002 son prix reconnaissant la structure exceptionnelle du Stade de France, « une construction d'une architecture attrayante ouverte sur la ville, d'une élégance et d'une légèreté naturelle »[48]. Le , le Stade obtient le label « Architecture contemporaine remarquable »[49].

Les plans pour la construction du stade ont commencé à être établis en , en s'aidant du logiciel de CAO Autocad, puis ont donné suite à une maquette physique réalisée par le Centre scientifique et technique du bâtiment qui sera testée en soufflerie. Ceci permet au Stade de France de résister à des vents de plus de 145 km/h.

Bassin de rétention

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Le soubassement du stade abrite un bassin de rétention d'eau de 165 000 mètres cubes, la plus forte capacité d'Europe. Construit par le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP) et géré par le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, le bassin de La Plaine se situe à la convergence de trois ensembles hydrauliques. Il est alimenté par des prises d’eau situées sur le Collecteur du Nord (CDN), sur le collecteur Saint-Denis - La Courneuve (SDLC) et sur le collecteur Pantin - La Briche (PLB). il a plusieurs fonctions :

  • un délestage des collecteurs saturés par le stockage et la régulation du débit des eaux pluviales
  • la dépollution des eaux pluviales par effet de décantation avant évacuation par le réseau unitaire vers la station d'épuration Seine Aval à Achères[50].

Le toit et l'éclairage

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La pose du dernier tronçon de la toiture, 1997.

Structure flottante de 46 mètres au-dessus de la pelouse, le toit est l’un des aspects les plus remarquables du Stade de France. Aymeric Zublena qui s'est inspiré du Worldport (terminal de l'aéroport JFK de New York), décrit « une sorte d'anneau de Saturne, qui joue avec des références multiples, les anneaux olympiques, le disque d'athlétisme, l'auréole de saint Denis[33] ». Sa surface (6 hectares) et sa masse (13 000 tonnes soit deux tours Eiffel) constituent une prouesse technique[51]. Reposant sur 18 haubans fixés à 18 aiguilles en forme de javelot hautes de 60 m, il protège les spectateurs sans couvrir l’aire de jeu. Tous les équipements d'éclairage et de sonorisation (550 projecteurs et 36 blocs de 5 enceintes acoustiques) sont logés à l'intérieur pour ne pas gêner la visibilité[51].

Au cours de l'année 2021, 650 LED sont installées en plus du renouvellement de l'éclairage classique, permettant la mise en place de scénographies lumineuses en vue des futurs grands évènements internationaux à venir[52],[53].

Les vestiaires

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Vestiaires visiteurs au stade de France.

Toutes les installations, qui leur sont réservées, sont situées au niveau de la pelouse, à l’ouest, et sont directement accessibles par les bus des joueurs. Elles comprennent des locaux d’accueil et de contrôle, deux vestiaires de 120 m2 chacun (foot et rugby), un vestiaire d’athlétisme de 400 m2, deux vestiaires d’arbitres, deux chambres d’appel, deux salles d’échauffement, des bureaux pour les délégués, des locaux pour le jury, une infirmerie, des salles de contrôle antidopage. Des espaces sont également spécialement conçus pour les artistes : des loges et salons, une salle de répétition pour les musiciens, les chœurs, les figurants, une salle de stockage pour les costumes, un espace détente, des locaux pour les décors et instruments. Les vestiaires ont été pensés par Michel Platini[54].

Les tribunes

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Tribune basse en configuration athlétisme.

Le Stade de France s'articule autour de trois tribunes.

La tribune basse est une tribune mobile de 25 000 places. On y accède par le niveau 1. Elle peut reculer de 15 mètres pour laisser apparaître la totalité de la piste d'athlétisme et les sautoirs. Elle conserve alors 22 000 places. Le déplacement dure 80 heures, mobilise 40 personnes 20h/24h, et s'effectue par dix éléments distincts de 700 tonnes chacun.

L'accès à la tribune intermédiaire se fait grâce à 22 passerelles et permet de se retrouver au niveau 3 où se concentrent les restaurants, les espaces d'animation, les boutiques et le poste central de sécurité.

18 escaliers monumentaux conduisent les spectateurs à la tribune supérieure qui se situe au niveau 6.

Couloir d'entrée des joueurs au terrain.

Situé à 11 mètres au-dessous du parvis, le terrain de jeux a une superficie de 15 000 m2 (119 mètres de long pour 75 mètres de large) pour une surface engazonnée de 8 000 m2[55]. Le terrain est bombé pour une meilleure évacuation de l'eau et possède un système de chauffage incorporé sous la pelouse. En 1997, près d'un milliard de graines ont été semées pour engendrer la première pelouse. En 2016, le Stade de France est doté d’une pelouse hybride Desso GrassMaster (pelouse naturelle importée d'Angleterre renforcée de fibres synthétiques), technologie brevetée qui permet de renforcer la tenue et la résistance du gazon et d’accueillir des matchs de football et de rugby[56]. Chaque été une rénovation est effectuée en 2 phases : une scarification qui permet d’enlever toute la partie naturelle en ne laissant que les fibres synthétiques et dans un second temps de nouvelles graines sont semées pour réengazonner le terrain.

Les écrans géants

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Dans le cadre de sa politique de renouvellement de ses infrastructures, le Stade de France s'est doté de deux nouveaux écrans géants en . D'une surface de 200 m2 chacun (l'équivalent de la taille d'un court de tennis). Les nouveaux écrans ont une surface supérieure de 58 % aux anciens écrans géants installés au Stade de France en 1998 et conçus avec une technologie avancée se composent de 4 423 680 DEL (diodes électroluminescentes). Ces écrans sont de nouveau remplacés en 2021 par des écrans encore plus grands et d'une meilleure définition. En 2024, à l’occasion des Jeux olympiques, des écrans temporaires sont installés à côté des écrans existants, doublant ainsi la surface d'affichage[37],[57].

La promenade des célébrités

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À l’image du Hollywood Walk of Fame, le Stade de France a créé en 2008, tout autour de l’enceinte, sa promenade des célébrités[58]. Baptisée StadeFrance Boulevard[59], elle rassemble les empreintes de mains de sportifs et artistes qui ont marqué l’histoire du Stade de France, comme les joueurs l'équipe de France championne du monde 1998, Sébastien Loeb, Usain Bolt, Renaud Lavillénie, Johnny Hallyday, Manu Dibango, les musiciens de Muse, IAM, Red Hot Chili Peppers, Metallica...

Événements

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Meeting Areva d'athlétisme.

Le Stade de France a accueilli de nombreux événements depuis son inauguration, que ce soit des événements sportifs que des concerts et des grands spectacles.

Événements sportifs

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Le stade de France lors de la finale de la Coupe de la Ligue 2015-2016.
Le stade de France lors des épreuves d'athlétisme aux Jeux olympiques d'été de 2024.

Construit à l'occasion de la compétition, le Stade de France est l'hôte de la finale de la coupe du monde de football 1998, le . Le match France-Brésil est remporté 3-0 par les locaux.

Depuis 1998, et à l'exception notable de 2024 pour préparer les Jeux olympiques, les finales de la Coupe de France et de la Coupe de la Ligue de football (jusqu'à sa disparition en 2020), les matchs du Tournoi des Six Nations et la finale du championnat de France de rugby à XV s'y déroulent. Il a aussi accueilli la finale de la Ligue des champions de football en 2000 et 2006 remportés par Real Madrid et FC Barcelone respectivement. Elle accueille également la finale de 2022, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie qui empêche la tenue de la rencontre initialement prévue à Saint-Pétersbourg[60],[61]. Jouée le 28 mai 2022, cette finale est marquée par d'importants incidents à l'arrivée des spectateurs avant-match et autour de certaines fan zones ailleurs dans l'agglomération[62]. La police aurait notamment fait un usage disproportionné de la force, les autorités pointant quant à elles la présence de nombreuses personnes munies de faux billets d'entrée[63]. La gestion de cette finale par les autorités françaises est fustigée par la presse internationale[64].

En 2003, le stade accueille les Championnats du monde d'athlétisme. Le Meeting Areva s'est déroulé au stade de 1999 à 2016.

Certains matchs de la Coupe du monde de rugby à XV ont lieu en 1999 et en 2007. En 2008, le record mondial d'affluence pour un match de championnat de rugby en saison régulière est battu, avec 79 793 spectateurs pour la rencontre Stade français - Stade toulousain.

Des compétitions automobiles ont également été organisées, notamment la Race of Champions de 2004 à 2006, disputée sur un circuit provisoire en asphalte dessiné et conçu à l'intérieur du stade. Le Trophée Andros a également vu sept Super Finales se disputer entre 1999 et 2008, sur un circuit ovale contenant des centaines de blocs de glace.

Le Stade de France a accueilli sept rencontres de l'Euro 2016, dont le match d'ouverture opposant la France et la Roumanie ainsi que la finale opposant la France et le Portugal.

Le site sera utilisé dans le cadre de la Coupe du monde de rugby à XV 2023. À cette occasion, il subit plusieurs transformations majeures avec l'agrandissement des écrans, l'amélioration de l'éclairage ainsi que la rénovation des espaces VIP[65].

Lors des Jeux Olympiques d'été 2024 et des Jeux paralympiques 2024, le Stade de France accueille les épreuves d'athlétisme et de rugby à sept, ainsi que la cérémonie de clôture.

Liste des événements sportifs ayant eu lieu au stade de France

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Coupe du monde de football 1998

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Le Stade accueille neuf rencontres de la Coupe du monde de football 1998.

Date Heure Équipe 1 Résultat Équipe 2 Tour Affluence
17 h 30 Brésil 2 - 1 Écosse 1er tour, groupe A 80 000
21 h