Saphir (Q44) — Wikipédia

Saphir
illustration de Saphir (Q44)
Sous-marin Saphir au port de Toulon

Type Sous-marin de classe Émeraude
Classe Classe Émeraude
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval La Seyne-sur-Mer
Lancement
Armé
Statut Coulé le
Équipage
Équipage 25
Caractéristiques techniques
Longueur 44,90 m
Maître-bau 3,90 m
Tirant d'eau 3,76 m
Déplacement 392 tonnes en surface
425 tonnes en plongée
Propulsion
Puissance 600 ch (thermique)
180 ch (électrique)
Vitesse 11,5 nœuds en surface
9,2 nœuds en plongée
Profondeur
  • 25 m immersion de sécurité
  • 40 m immersion maximale
  • 120 m immersion d'écrasement
Caractéristiques militaires
Armement
  • avant : 4 tubes à torpilles de 450 mm
  • arrière : 2 tubes à torpilles de 450 mm
Rayon d'action
  • 885 milles à 9 nœuds en surface
  • 113 milles à 4,5 nœuds en plongée
Carrière
Port d'attache Toulon
Indicatif Q44

Le Saphir est un sous-marin de la marine française construit à La Seyne-sur-Mer à partir de 1903. Il fait partie de la classe Émeraude.

Dès son lancement, le Saphir est affecté en Méditerranée. En 1913, il rejoint une escadrille basée à Bizerte pour défendre cette zone[1]. Fin 1914, il part pour les Dardanelles rejoindre sa base à Ténédos pour participer à la surveillance et au blocus des détroits[2].

Le , un sous-marin anglais, le HMS B11, arrive à entrer dans les détroits et à couler un cuirassé turc, le Messudiyeh[2].

Le , pour suivre l'exemple du B11 et sans ordre préalable[2], le commandant du Saphir, le LV Henri Fournier, tente de forcer l'entrée des détroits.

Naviguant en plongée pour passer un barrage de mines, au large de Chanak, le Saphir s'échoue d'abord sur un banc de sable, puis en faisant machine arrière s'immobilise sur le fond. Une voie d'eau survient, sans possibilité de l'atténuer. Pour se sortir de cette fâcheuse position, le sous-marin est obligé de larguer les plombs de sécurité. Cette manœuvre de la dernière chance lui permet de refaire surface, pour se retrouver sous le feu des canons ennemis. Le commandant donne alors l'ordre de détruire les documents de bord et d'abandonner le sous-marin qui commence à couler. Se trouvant à 1 500 m de la côte, l'équipage tente alors de gagner la terre à la nage[3].

Les rescapés qui n'ont pas péri de froid (13 hommes sur 27 ; les deux officiers ne survivent pas) sont récupérés par deux barques de l'armée turque et transférés, après interrogatoire, dans des bagnes notamment à Afyonkarahisar. Certains sont peu après emmenés dans des camps de prisonniers en Asie mineure d'où ils réussissent à s'échapper[4].

Statut de l'équipage

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À la fin 1918, le statut de l'équipage du Saphir était le suivant[5] :

Grade Nom - Prénom Statut Grade Nom - Prénom Statut
LV Fournier Henri Décédé EV1 Cancel Joseph Décédé
PM électricien Bonnet Paul Décédé QM torpilleur Picholet Amédée En Russie
SM mécanicien Bodros Jean-François Rapatrié QM électricien Legall Vincent Rapatrié
SM torpilleur Laroche Jules Décédé QM mécanicien Mathé André Rapatrié
SM manœuvrier Millord Léon Décédé QM mécanicien René Jean Rapatrié
SM mécanicien Mandiri Albert Rapatrié QM mécanicien Gutton Francis Rapatrié
QM torpilleur Buisson Léon Décédé QM mécanicien Cerda Alexandre Rapatrié
QM électricien Lucas Jean-François Décédé Mlot torpilleur Beveracci Quilienis Rapatrié
QM électricien Mabon Pierre Décédé Mlot électricien Germain Julien En Russie
QM électricien Pape Jean-Marie Décédé Mlot électricien Beauvais Alfred Rapatrié
QM électricien - TSF Lafitte Joseph Décédé Mlot sans spécialité Di Mauro François Rapatrié
QM mécanicien Breut Henri Rapatrié Mlot timonier Colleau François Décédé
QM mécanicien Daguenet Marcel Décédé Mlot cuisinier Millot Georges Décédé
QM mécanicien Quillec Pierre Décédé
L'équipage du Saphir en captivité en Turquie en 1915.

Citation à l'ordre du jour pour les officiers et marins des sous-marins Saphir et Curie par l'amiralissime de l'Armée navale Boué de Lapeyrère - [6]

« Les sous-marins Saphir et Curie tombés glorieusement au champ d'honneur sont portés à l'ordre du jour de l'Armée Navale.
Dans son affliction d'avoir vu succomber d'aussi vaillants serviteurs du pays, le commandant en chef rappelle à tous combien l'armée doit être fière d'avoir dans ses rangs des officiers et des équipages capables d'actions aussi héroïques que celles qui ont été accomplies par ces valeureux bâtiments dont les noms resteront dans les fastes maritimes.
Honneur et gloire aux officiers et équipages du Saphir et du Curie, ils ont bien mérité de la Patrie. »

Notes et références

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  1. Gérard Garier, L'odysée technique et humaine du sous-marin en France : A l'épreuve de la Grande Guerre, vol. 2, t. 3, Marines édition (ISBN 978-2-909675-81-7), p. 59
  2. a b et c Gérard Garier, L'odysée technique et humaine du sous-marin en France : A l'épreuve de la Grande Guerre, vol. 2, t. 3, Marines édition (ISBN 978-2-909675-81-7), p. 16
  3. Gérard SEGUY, d’après un témoignage Audio CDHA recueilli par Jean MONNERET, « L'aventure extraordinaire d'Alexandre Cerda, sous-marinier à bord du Saphir », sur Centre de Documentation Historique sur l'Algérie (consulté le ).
  4. Gérard Garier, L'odysée technique et humaine du sous-marin en France : A l'épreuve de la Grande Guerre, vol. 2, t. 3, Marines édition (ISBN 978-2-909675-81-7), p. 143-146
  5. « Forum - SAPHIR Sous-marin » (consulté le )
  6. Gérard Garier, L'odysée technique et humaine du sous-marin en France : A l'épreuve de la Grande Guerre, vol. 2, t. 3, Marines édition (ISBN 978-2-909675-81-7), p. 146

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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