Sakre — Wikipédia
Sakre est le mot basque désignant « juron », « imprécation ». La malédiction peut s'opérer au moyen de formules imprécatoires, de gestes, de symboles.
- « Ozpinak erre baindu »
- « que la foudre te brûle »
Il y a des endroits où le mot arraio, adressée à une personne, a un sens de malédiction. À Licq (Soule), on dit contre les esprits malins :
- « apartadi, Satan, milla leku hurrun »
- « éloigne-toi, Satan, à mille lieues d'ici »
En même temps on fait la "figue". La figue est geste traduisant une malédiction. On la lance, contre des personnes qui vont « à voir avec le diable », voire contre le diable lui-même. Dans certains villages dont Licq, on dit que la figue est une croix et c'est pour cela qu'elle est efficace contre les mauvais esprits.
Le mauvais œil ou Begizko équivaut également à une malédiction. Le mage qui brûle une chandelle tordue, image de la personne détestée, confie à cette opération symbolique le soin de détruire ou de faire mourir l'ennemi.
Dans beaucoup d'endroit on croit qu'il y a dans la journée un moment où l'efficacité de la malédiction est réelle (Licq, Oiartzun). Dans des villages on dit que c'est à midi. Pour rendre la malédiction encore plus efficace, certains la font à genoux ou après avoir tracé une croix sur le sol et l'avoir embrassée.
Voici une formule de malédiction conditionnelle que lança une femme qui vola le rosaire de l'effigie de la Vierge vénérée dans l'ermitage d'Andre arriaga (vallée d'Oiartzun).
- « Convertis-moi en pierre si ce que je dis est faux ».
Comme c'était le cas, elle fut convertie en pierre. C'est le souvenir de ce fait qui est perpétré dans la stèle qui se trouvait à côté de la maison Anderregi et qui est aujourd'hui au musée de San Telmo (Saint-Sébastien dans le Guipuscoa).
Étymologie
[modifier | modifier le code]Sakre signifie « imprécation » en basque. Le suffixe a désigne l'article : sakrea se traduit donc par « l'imprécation ».
Note
[modifier | modifier le code]Il n'existe pas de genre (masculin, féminin) dans la langue basque et toutes les lettres se prononcent. Il n'y a donc pas d'association comme pour le français ou QUI se prononce KI.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- José Miguel Barandiaran et traduit et annoté par Michel Duvert, Dictionnaire illustré de mythologie basque [« Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca y algunas de sus fuentes »], Donostia, Baiona, Elkarlanean, , 372 p. [détail des éditions] (ISBN 2903421358 et 9782903421359, OCLC 416178549)
- José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
- Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), Légendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, Aubéron, (1re éd. 1879), 328 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)
- Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)