Suarri — Wikipédia
Suarri est le mot basque désignant le silex. Dans certains endroits du Pays basque on le désigne sous le nom de mugue, muger. Jusqu'au début du XXe siècle on l'a couramment utilisé pour produire du feu. On l'a également utilisé jusqu'à nos jours, sous forme d'éclats tranchants grossièrement taillés, dans les tribulums (voir explication plus bas), essentiellement en Navarre/Navarra et en Alava/Alaba. La confection du tribulum et surtout la taille du silex qui s'y rapporte, était le fait de spécialistes en la matière. Ces derniers parcouraient les villages, accompagnés d'un âne chargé du silex qu'ils avaient extrait eux-mêmes des carrières locales.
Les noms basques du tribulum sont : estrazi, txistarrazi, ixtexi, aultzi, termes employés surtout en Navarre.
Dans certains endroits on considère que les éclats de silex trouvés dans la campagne sont des pierres de foudre ou Oneztarri, comme si c'était de la foudre tombée des nuées responsables des tempêtes, de même que tombent des haches en pierre polie.
Étymologie
[modifier | modifier le code]Suharri signifie « silex » en basque, de su (« feu ») et harri (« pierre »). Le suffixe a désigne l'article : suharria se traduit donc par « le silex ».
Prononciation
[modifier | modifier le code]Il n'existe pas de genre (masculin, féminin) dans la langue basque et toutes les lettres se prononcent. Il n'y a donc pas d'association comme pour le français où QUI se prononce KI. exemple :
lau (le chiffre 4) se prononce laou et non lo (la lettre u se prononçant comme en espagnol, ou, sauf en souletin, langue parlée en Soule, province française du Pays basque où il se prononce comme en français).
Tribulum
[modifier | modifier le code]Le tribulum est un outil de l'époque néolithique que l'on trouve surtout dans le pourtour méditerranéen.
- Explications du professeur L. R. Nougier, "Guide de la préhistoire", Hachette, 1977 p. 171- 172:
le tribulum est un plateau rectangulaire de grosses planches, trainé par une paire de bœufs (de chevaux ou de mulets) que l'on fait tourner sans trêve sur l'aire de battage. La face inférieure du tribulum, qui frotte contre le sol, est hérissée de rangées de silex, des éclats plus ou moins informes, incrustés dans le bois, pour déchirer la paille et la séparer du grain.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- José Miguel Barandiaran et traduit et annoté par Michel Duvert, Dictionnaire illustré de mythologie basque [« Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca y algunas de sus fuentes »], Donostia, Baiona, Elkarlanean, , 372 p. [détail des éditions] (ISBN 2903421358 et 9782903421359, OCLC 416178549)
- José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
- Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), Légendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, Aubéron, (1re éd. 1879), 328 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)
- Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)